Récemment, les joyeux bûcherons de Lumberjacks Studio ont déposé à la Rédaction un jeu qui nous a immédiatement intrigués : Karmaka. Le but : atteindre la transcendance cosmique grâce à un cycle de réincarnations successives. Pour vous, nous nous sommes donc glissés dans l’étrange peau d’un humble bousier et avons courageusement poussé notre boule de crotte en direction du Nirvana.
Pour se lancer dans Karmaka, il faut avant tout savoir faire preuve d’humilité. Ici, pas question d’incarner un fier survivant pourfendeur de goules, un incroyable voleur aux doigts agiles ou un magicien des temps oubliés. Non, ici vous êtes un modeste bousier mais haut les cœurs car même le plus petit des insectes tient son sort entre ses pattes couvertes de bouse. Si vos actions sont justes (ou à tout le moins profitables) et que la vie que vous avez menée mérite d’être récompensée, il se pourrait que votre réincarnation vous emmène sur l’échelon supérieur de l’échelle karmique. Bon ok, c’est un serpent l’échelon supérieur et ce n’est pas très orgasmique mais qui préférerait rester un bousier plutôt que d’être un serpent ?
Demeurer bousier, l’accomplissement de toute une vie (ou de plusieurs)
Karmaka se présente sous la forme d’un jeu de cartes où chaque carte dispose d’une valeur et représente une action. Parmi celles-ci, certaines sont bienfaitrices, d’autres sournoises et d’autres encore nihilistes et destructrices. A chaque tour, les joueurs vont prendre une carte de leur pioche et jouer une carte de leur main. Ils pourront soit réserver cette carte pour leur vie future, soit la jouer pour son œuvre (en marquant les points qui y sont indiqués mais sans appliquer son effet) soit en réaliser l’action. Cette dernière option n’est jamais sans conséquence car toute action a un coût karmique et après que vous ayez joué une carte, votre rival aura la possibilité de la récupérer pour sa vie future. Il se pourrait dès lors que certaines mauvais actions dont vous vous êtes rendus coupables reviennent vous hanter. Quand un joueur n’a plus de cartes ni dans sa main ni dans sa pioche, il entame le processus de réincarnation. S’il a acquis suffisamment de points, il gagne un niveau sur l’échelle karmique. Dans le cas contraire, il est condamné à revivre la même vie pour essayer de s’en montrer plus digne.
C’est le karma ma p’tite dame !
La première chose qui frappe dans Karmaka, c’est l’esthétique du jeu. Certes, les petits gars de Lumberjacks Studio se présentent comme de rugueux bûcherons mais ils n’en sont pas moins d’étonnants esthètes. Le jeu est beau, tout simplement. Ensuite, ce qui intrigue (et séduit), c’est le thème. Créer un jeu sur le karma et la transcendance cosmique sort clairement des sentiers battus et peut comporter une certaine part de risque. Celle-ci est assumée et c’est tant mieux car disons-le franchement, le jeu est réussi. La thématique est respectée et surtout elle est bien servie par une mécanique simple mais parfaitement huilée. Choisir les cartes que l’on réserve à sa vie future et celles dont on choisit d’appliquer les effets tout en sachant le retour de bâton auquel on s’expose comporte une dimension stratégique assez inattendue mais engageante. On anticipe, on calcule, on hésite, on fait des crasses, on se fait punir, c’est le karma quoi !
En conclusion, Karmaka est un jeu inattendu mais parfaitement abouti qui saura plaire aux amateurs de sournoiseries comme aux candides qui croient à la récompense cosmique des bonnes actions.
Karmaka, un jeu signé Lumberjacks Studio
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : à partir de 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 45 minutes
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