Après un premier opus largement acclamé par les amateurs de batailles à grande échelle, le studio à l’origine de Mount and Blade revient avec un deuxième opus, pour peaufiner les mécaniques déjà bien huilées établies auparavant.

Mount and blade, c’est d’abord un moteur de jeu permettant d’afficher des escarmouches entre des centaines de soldats : aux commandes de vos troupes, le but est simplement de gagner la bataille dans laquelle vous êtes projeté. But simple vous me direz, mais n’est pas stratège qui veut ! Le jeu propose des centaines de troupes différentes avec tous leurs équipements et leurs feuilles de stats à rallonge.

Le jeu propose 3 modes de jeux distincts qui vont chercher à mettre à profit ce moteur pour proposer une expérience de jeu intéressante, toujours autour de ses batailles. Il y a évidemment le mode bac à sable, qui permet de créer rapidement une bataille en plaçant une à une les unités des différents groupes belligérants, et qui fait le succès des chaines Youtube dédiées au titre depuis maintenant plusieurs années. Pour peu que vous ayez une bonne imagination les possibilités sont illimitées, certains vont par exemple essayer de recréer de célèbres batailles ayant eues lieu au cours de notre histoire, ou d’autres vont simplement essayer de tester les limites du moteur du jeu en faisant se battre des milliers de troupes d’un coup. Le deuxième mode, Bataille personnalisée, ne se distingue pas beaucoup du mode bac à sable, mais permet de faire plus rapidement des batailles à grande échelle par l’intermédiaire de menus simples et efficaces, qui permettent cette macro-gestion.

C’est le dernier mode qui constitue le cœur du jeu, et qui permet de mettre réellement en valeur les capacités de ce Warband 2, le mode campagne. À mi-chemin entre un RPG et un jeu de gestion, à l’instar de titres comme Heroes of Might and Magic, le jeu nous invite d’abord à renseigner le background de notre chef de guerre fictif et démarre directement par un tutoriel rapide, avant de nous lâcher la main. Car ce qui caractérise ce mode campagne, c’est la liberté offerte au joueur ! À la tête de votre petite troupe de paysans, l’objectif est ici de grossir vos rangs pour vous faire un nom sur le continent fictif de Calradia, divisé en différents royaumes qui, vous l’aurez compris, se livrent une guerre sans fin. Libre à vous de rejoindre n’importe lequel de ces royaumes ou de vous faire un nom par vous-même. Le jeu alterne entre phases en vue de dessus, typique de n’importe quel jeu de stratégie, et les batailles caractéristiques permises par le jeu. On pourrait craindre alors que ce mode ne soit qu’un prétexte à la mise en avant de l’aspect principal du titre, mais il n’en est rien : la gestion de votre armée, de votre château puis éventuellement de votre propre royaume est complexe, et l’aspect gestion a un intérêt à part entière. C’est un parti-pris assumé, et les batailles les moins intéressantes (100 contre 10 par exemple) peuvent par exemple êtres passés automatiquement pour pouvoir se concentrer sur la gestion, ainsi que sur les vraies batailles qui vous donneront du fil à retordre. En effet, votre expansion fera très vite des jaloux, et des armées de plus en plus grandes chercheront à piocher un peu dans vos réserves d’or, voir carrément vous piquer vos châteaux durement acquis à coup de services rendus au noble local.

Il est difficile de faire un inventaire complet de toutes les possibilités offertes par ce mode tant elles sont nombreuses. De plus, tous les aspects de celui-ci sont largement customisables, même en pleine partie. Si on compte le modding, qui est depuis toujours très répandu dans la communauté de cette série, on se retrouve avec un jeu de stratégie ultra-complet qui n’a pas ou peu de concurrents.
Coté graphismes le titre tient très bien la route même s’il y a quelques aspects qui font un peu tâche : certaines têtes de pnj auraient clairement pu être un peu mieux modélisées – elles feraient presque peur – et le titre ne brille pas par sa réalisation artistique détonante. Il s’inscrit plutôt dans un style réaliste – pas de dragons, pas de magie – qui se met au service du gameplay et qui a le mérite de proposer une vraie cohérence. Ces quelques écarts graphiques sont excusables quand on constate la stabilité du moteur du jeu, notamment sur l’aspect physique, et bien sûr l’échelle des batailles, qui se déroulent en temps réel (et qui se payent même le luxe de pouvoir être accélérées).

L’OST donne vie aux batailles, mais n’attendez pas de musiques prenantes lors des phases de gestion qui se contentent d’une musique d’ambiance qui a le mérite de ne pas être agaçante. C’est principalement sur les sons qu’on remarque qu’un vrai travail a été fait : les cris des soldats, les armes qui s’entrechoquent, les bouclier qui craquent, l’ambiance et l’immersion sont totalement au rendez-vous.

Le jeu ne prend donc pas vraiment de risque en appliquant la formule de son prédécesseur, et en y ajoutant tout un tas de mécaniques et de coups de polish, pour aboutir a une expérience solide qui, au-delà de faire au honneur au premier opus, le rend quasiment indispensable de par ses ajouts. Une valeur sûre qui nous renvoie en plus à l’âge d’or des jeux de stratégie/RPG.