On le sait, l’éditeur Lucky Duck Games s’est fait une spécialité de transformer quelques pépites issues des jeux-vidéos en jeux de société à succès (coucou Vikings Gone Wild, Fruit Ninja ou plus récemment Jetpack Joyride). Toujours dans cette logique, la joyeuse bande des canards chanceux nous propose désormais Mutants, un jeu de cartes où des mutants modifiés génétiquement doivent s’affronter dans une arène. Oui, on sait, le pitch envoie du lourd.
C’est bien connu, la gloire se gagne dans le sang ! Enfin, pas dans le vôtre évidemment mais dans le sang quand même. Et pour être couvert de gloire, vous comptez bien devenir le maître incontesté de l’arène en y faisait combattre vos féroces (et vos moins féroces) mutants. Mais prenez garde, vos adversaires ont eux-aussi joué de l’éprouvette transgénique pour pouvoir proposer au combat des mutants toujours plus laids redoutables. Messieurs-dames, à vos seringues et que le savant le plus fou l’emporte !
Mutant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir
Dans Mutants, vous incarnez donc un Psy-Captain, comprenez un humain aux pouvoirs psychiques surdéveloppés, et vous allez utiliser vos talents pour… sauver le monde ? Non, plutôt pour faire combattre des mutants dans une arène ! C’est tellement plus funky ! Au début du jeu, chaque joueur reçoit douze mutants de base dont des démonettes, des lycans, des zombies et autres joyeusetés. Cette première salve de guerriers, c’est un peu la piétaille de votre armée car s’ils sont certes combatifs, ils sont sans commune mesure avec les mutants avancés que vous allez pouvoir faire combattre au fil du jeu. Ces mutants avancés, vous allez en recevoir une réserve via un système de draft assez classique et vous aurez donc l’opportunité d’ajouter à votre escouade rien de moins que des Nobles Saigneurs (vous avez bien lu, il n’y a pas de faute d’orthographe), des Bio-Hérissons, des Tricéra-Tanks, des Rages-à-Molette, … on en passe et des plus brutaux !
Une fois votre équipe constituée, place à la bagarre ! Le principe du jeu est que chaque joueur va disposer d’un petit plateau personnel où il va jouer ses mutants. Le plateau dispose de trois emplacements principaux et quand un joueur fait entrer un mutant dans l’arène, il le place sur l’emplacement central, après avoir pris soin de décaler celui qui s’y trouvait déjà sur le flanc droit ou gauche. C’est donc un roulement permanent qui va s’opérer sur le plateau et c’est tout le but car la force des mutants est qu’ils produisent un effet en entrant et en sortant de l’arène. A chaque tour, vous pouvez donc jouer un mutant de votre main ou récupérer un mutant avancé (soit en l’engendrant immédiatement soit en l’incubant pour la manche suivante). Dès que les joueurs n’ont plus de cartes en main, la manche en cours se termine et on vérifie la position des uns et des autres sur la bien-nommée piste de force.
La sagesse de l’anticipation alliée à la force du combo
Au-delà de ce système de jeu particulièrement accessible, Mutants cache plusieurs mécaniques secondaires qui ne manquent pas de subtilité. Il y a notamment la possibilité de congeler certains mutants, c’est-à-dire les sacrifier pour le reste de la partie mais en s’assurant de quelques points de victoire très utiles. De même, le fait que les différents mutants disposent de gènes particuliers revêt toute son importance puisqu’il s’agira d’avoir les bonnes combinaisons de gènes en main pour pouvoir les jouer au mieux. Instantanément, on comprend l’utilité de constituer intelligemment son équipe.
En somme, Mutants est un jeu malin où la capacité à enchaîner des combos létaux sera essentielle à la victoire. En effet, pour espérer voir ses mutants triompher dans l’arène, chaque joueur devra réussir à en tirer le meilleur parti non pas en tant que combattant individuel mais bien en tant qu’équipe (toute hétéroclite soit-elle). La clef du succès réside dans la capacité à profiter au maximum (et parfois outrageusement) des pouvoirs combinés de ses différents combattants. Par là même, le jeu dispose d’une importante courbe de progression car si les premières parties sont balbutiantes et non exemptes d’erreurs de débutant, Mutants révèle vite tout son potentiel dès lors que l’on commence à maîtriser les différentes aptitudes des mutants disponibles.
Bref, Mutants est de ces jeux dans lesquels on aime se voir progresser (et gagner en puissance) au fil des parties. Il offre des parties nerveuses et tendues et est doté d’un univers original très joliment mis en valeur par des illustrations de qualité. Bon, on vous laisse, il faut changer la litière du Bio-Hérisson…
Mutants, un jeu de Sen-Foong Lim et Jessey Wright, illustré par Katarzyna Kosobucka et Mateusz Komada et édité par Lucky Duck Games.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : environ 20 à 25 minutes par joueur