La toujours bien inspirée équipe de Space Cowboys nous propose aujourd’hui Orbis, un jeu de placement de tuiles qui vous glisse dans la peau d’un dieu. Rien de moins. En direct du plus confortable des nuages, récit de nos premiers actes divins.
Il faut le reconnaitre, être un dieu, c’est plutôt flatteur. Être adulé, adoré, vénéré, ça fait même passer les journées plus vite. Et pourtant, une question existentielle taraude votre esprit divin. N’êtes-vous réellement destiné qu’à être un dieu parmi les autres ? Ne pourriez-vous pas prétendre à prendre les rênes de ce cheptel de démiurges et autres créateurs autoproclamés ? Vous le croyez sincèrement mais le problème est que vous n’êtes pas le seul être supérieur à aspirer à cette reconnaissance. Aussi, afin de départager les prétendants, une saine compétition est mise sur pied. Chacun dans son coin de ciel créera un univers composé de différents mondes et surtout peuplé de fidèles adorateurs. Le plus réussi d’entre eux consacrera le dieu parmi les dieux !
« Et Dieu créa le jeu », ou plutôt « Et le Jeu créa un dieu »
Dans Orbis, les différents joueurs vont donc incarner des êtres divins en charge de créer leur propre univers pyramidal. Pour ce faire, ils vont sélectionner à tour de rôle des tuiles parmi celles disposées au centre de la table et les intégrer à leur création. Cela dit, comme dans tout monde un tant soit peu équilibré, des règles existent pour en garantir l’harmonie. Elles sont subtiles, nombreuses mais néanmoins très rapidement assimilables. Cela fait d’Orbis un délicieux casse-tête teinté de choix cornéliens et d’optimisation croissante.
Jouer à Orbis, c’est donc effectuer des choix de territoire afin d’obtenir au final un univers pyramidal particulièrement généreux en points de victoire. Et pour effectuer ces choix, il faudra prendre en considération de nombreux facteurs dont les contraintes de placement et la stratégie choisie. En effet, de nombreuses stratégies sont possibles dans Orbis et les joueurs orienteront leur partie en fonction de celle sur laquelle ils vont miser. D’ailleurs, même le choix du dieu que l’on incarne n’est pas effectué au début de la partie. Il pourra se faire à n’importe quel tour de jeu et permettra donc de choisir la divinité la plus susceptible d’optimiser au mieux l’univers créé. Anticipation, optimisation, stratégie,… voilà de doux mots qui sont autant de caresses aux oreilles des joueurs assidus.
Mais qu’il est beau mon univers
Vous l’avez compris, ce qui nous a séduits dans Orbis, c’est son côté à la fois stratégique et accessible. Les règles sont relativement vite expliquées et il suffit de quelques tours de jeu pour appréhender la profondeur de la mécanique qui fait d’Orbis un jeu très bien ficelé. Par ailleurs, nous avons également apprécié les interactions indirectes que propose le jeu. Certes, chaque néo-dieu crée son propre univers mais les tuiles à disposition sont communes et on se surprend à surveiller d’un œil attentif les développements de ses adversaires. Il ne faut en effet surtout pas laisser un joueur multiplier les combos de points de victoire et il n’est donc pas toujours inutile de sélectionner une tuile qui n’aurait pas été notre premier choix simplement pour couper l’herbe céleste sous le pied d’un adversaire un peu trop en avance.
Enfin, et pour ne rien gâcher, Orbis est visuellement dans la droite ligne de ce à quoi Space Cowboys nous a habitués, à savoir un jeu aux illustrations soignées qu’il est toujours très plaisant de manipuler.
En conclusion, Orbis se révèle une excellente surprise qui mêle stratégie, simplicité et illustrations soignées. Une réussite, tout simplement.
Orbis, un jeu de Tim Armstrong, illustré par Davide Tosello et édité par Space Cowboys
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : à partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 40 minutes