Pour ceux qui l’ignorent, le Patchwork consiste à assembler des morceaux de tissu de formes, de tailles et de couleurs différentes pour réaliser une couverture (ou un vêtement ou ce que vous voulez). Jadis utile pour créer des vêtements à moindre coût, il est aujourd’hui devenu une forme d’art. Une forme d’art à laquelle, il faut bien l’avouer, nous ne nous serions probablement jamais adonnés si elle n’avait pas fait une irruption surprenante dans le monde des jeux de société. Messieurs-dames, à vos aiguilles (et à vos crayons), nous partons à la découverte de Patchwork Doodle.
En 2015, Uwe Rosenberg a eu l’idée saugrenue d’inventer un jeu autour du Patchwork. Bien évidemment, un auteur de jeu classique aurait probablement rencontré un certain scepticisme à l’évocation de cette idée mais Uwe Rosenberg n’est justement pas un auteur de jeu comme les autres. On parle ici du papa d’Agricola, de Caverna, de Terres d’Arle et de bien d’autres qui ont chacun remporté un franc succès. Du coup, si Uwe Rosenberg veut faire un jeu sur le Patchwork, non seulement on le laisse faire mais en plus, on l’y encourage. Un Board Game Geek Award et une nomination au Spiel des Jarhes plus tard, le bonhomme avait une fois de plus prouvé tout son génie. Résultat, Patchwork a été décliné dans une version express quelques années plus tard et se voit aujourd’hui édité dans une version Doodle (c’est-à-dire où l’on dessine). C’est à cette dernière que nous nous intéressons.
Tissu, dessin, Tetris : un trio insolite mais gagnant
Patchwork Doodle reprend le principe initial de Patchwork en ce sens qu’il va demander aux joueurs d’assembler différentes pièces de tissu. Chaque joueur va en effet se munir d’une feuille quadrillée (9×9) et d’un crayon puis recevoir une carte de départ (donc un premier morceau de tissu à dessiner). Ensuite, on dispose 8 cartes en cercle au centre de la table avec un pion entre deux d’entre elles. Le dé est lancé et on avance le pion d’autant de cases. La pièce de tissu dessinée sur la carte sur laquelle le pion finira sa course sera celle que les joueurs devront ajouter à leur dessin (mais ils peuvent également choisir de ne pas le faire). Le premier tour est ainsi fini et on le réitère pour que chacune des manches (3 en tout) comprennent six tours. L’objectif est évidemment de réaliser la couverture complète la plus grande possible.
En éveillant les souvenirs enfouis et enjoués de nos anciennes parties de Tetris, Patchwork Doodle a incontestablement gagné sa place sur notre table de jeu. Déjà, il est pourvu de règles simples, ce qui facilite grandement sa prise en main, même pour des joueurs qui n’avaient jamais joué au Patchwork originel ou à sa version express. Ensuite, il ne se contente pas de demander aux joueurs d’enchainer l’assemblage des pièces de tissu. Il leur offre aussi quatre capacités qu’ils pourront utiliser quand bon leur semble dans la partie (noircir un carré vide, couper une pièce de tissu en deux parties, choisir une pièce adjacente à celle imposée et réitérer une de ces trois actions). Cet ajout d’actions spéciales apporte à Patchwork Doodle le piment stratégique cher à Uwe Rosenberg et rehausse le jeu d’un choix crucial sur le moment le plus opportun auquel les appliquer.
Bref, le jeu fonctionne. Il fonctionne même très bien. Et son format étant à l’image de son prix, c’est-à-dire vraiment petit, il fera en plus un excellent compagnon de voyage.
Patchwork Doodle, un jeu d’Uwe Rosenberg édité par Funforge.
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 20 à 30 minutes