Quand on voit « Le phénomène Joseph KNOX » figurant sur le bandeau pour son livre «Sirènes» et ce qu’écrit le Daily Mail : « Un féroce roman noir urbain, d’une authenticité qui vous arrache les entrailles », on se dit : « Voilà qui est bien tentant et prometteur de sensations fortes. »
De plus, le livre commence avec une citation de « Joy Division, Heart and Soul : The past is now part of my future. The future is well out of hand ».

Ce premier roman, noir qui plus est, est captivant dès les premières pages. Ces Sirènes sont des jeunes filles sous la coupe d’ un caïd de la drogue, Zain Carver. Si elles sont des victimes, elles savent très bien mener la danse à leurs façons – pas entièrement soumises donc.
On suit Aidan Waits, un flic à Manchester qui, en disgrâce, se voit impliqué pour infiltrer le fameux Zain Carver car chez lui se trouve la très jeune Isabelle Rossiter, fille d’un influent homme politique, David Rossiter.
Aidan carbure à l’alcool et aux amphétamines dont il n’arrive pas à se passer puisque si une pilule lui fait du bien, pourquoi pas deux ou trois ? L’ennui c’est que cela lui fait perdre la notion du temps et ses idées sont souvent floues. Il va faire partie d’une « brigade fantôme » (on dit aussi « agir en sous-marin ») pour retrouver la jeune fille qui est effectivement présente dans le milieu corrompu de la Franchise (important réseau de trafic de drogues). Il conclut un marché avec Carver afin qu’il ne soit pas touché par les enquêtes à son sujet – il observe ces Sirènes, toutes jeunes et jolies qui collectent de l’argent et de la drogue (tout en se servant un peu au passage pour leur usage personnel).
De temps en temps, Aidan se remémore son enfance avec sa sœur Annie, le temps où ils vivaient tous deux dans une famille d’accueil en attente d’une adoption. Si sa sœur a bien « tourné », ce n’est pas le cas de Aidan.
L’auteur ne nous épargne rien. Aidan déjà cabossé par sa vie personnelle, tombe amoureux de Catherine, une des Sirènes – on nous explique que les « smileys » sont ainsi surnommés à cause de deux centimètres de cicatrice de chaque côté de leur bouche car ils avaient payé en retard ou parlé – on voit des personnages victimes d’une drogue, « la Huit » ou héroïne, mais frelatée, vraisemblablement l’œuvre de celui appelé « Le Virus » (qui porte un nom de scène : Daddy Longlegs), un psychopathe, une légende urbaine – on assiste à la vie nocturne ainsi qu’à bien d’autres choses….
Et Isabelle dans tout cela ? Si Aidan l’a retrouvée facilement, elle refuse retourner chez son père bien qu’elle soit si jeune et fragile. On se pose donc quelques questions sur ce personnage qui finit par nous sembler louche. Mais ce ne sont pas les seules questions car bien d’autres concernent certains policiers pas très nets ou des hommes politiques dont il vaut mieux se méfier.
Dans ces courts chapitres, on lit un vrai page turner. On va de rebondissements en événements violents et nombreux.
J’ai bien apprécié le fait que l’auteur donne une place importante à ces Sirènes.
Il est également à signaler une disparition inquiétante, remontant à dix ans, celle de Joanna Greenlaw dont on n’a plus de nouvelles. D’où plusieurs intrigues.
Il n’est vraiment pas facile de parler de ce roman noir car on risque de spolier en en disant plus sur cette histoire complexe. Je voudrais simplement signaler que le dénouement est inattendu et inquiétant mais avant d’y arriver, il y a du chemin à faire et pas facile du tout.