Pour changer un peu de mes genres de prédilection, j’ai découvert South of the Circle, proposé par le studio State of Play, déjà à l’œuvre sur plusieurs jeux indépendants sortis principalement sur Apple Store mais également sur PC. Disponible sur l’Apple Arcade depuis 2020, ce jeu narratif ressort donc sur les principales consoles et PC en 2022. Genre oblige, celui ci devrait donc tout miser sur son histoire, pari réussi ?
Antarctique, Guerre Froide, et histoire d’amour
Cela pourrait être un titre de Télénovela, mais c’est ainsi que j’entreprends de vous parler de l’histoire du jeu. Sur une période vraisemblablement assez courte, le jeu vous fera faire des allers retours entre le passé des antagonistes et le déroulement au présent des événements, permettant de justifier l’histoire du jeu.
Aux commandes de Peter, Professeur à l’université de Cambridge, vous devrez tout faire pour survivre après un crash survenu sur le cercle polaire de l’Antarctique. Le passé permettra lui d’expliquer comment vous vous être retrouvé à passer des couloirs rassurants de l’Université, au froid mortel du Pôle sud.
Un minimum de gameplay, ou un gameplay minime ?
Entres craintes de la menace soviétique, et histoire d’amour complexe sous fond de patriarcat avec Clara, également Professeure, Peter devra naviguer dans sa vie, en réagissant aux événements sous la forme de bulles d’émotions pendant les dialogues. Accessible pendant une durée limitée, vous devrez parfois choisir entre plusieurs réponses, avec des icônes censées représenter un état d’esprit au moment opportun, celle qui vous siéra le mieux. Accompagnées de mots pour comprendre la signification des symboles au début du jeu, ils disparaissent cependant assez vite. Vous devrez les mémoriser au risque de ne plus savoir à quoi ils correspondent au fil du jeu, certains revenants plus régulièrement que d’autres. Il est simple de comprendre et d’enregistrer le fait que le soleil correspond à un état d’esprit positif et joyeux, mais beaucoup moins pour une grosse boule rouge, une petite violette, ou un rectangle vert.
En parallèle de ces choix de dialogues, n’ayant au final que très peu d’impact sur les différentes fins du jeu, vous devrez explorer plusieurs lieux à proximité du crash pour pouvoir trouver une solution pour vous en sortir en déplaçant votre personnage à pied, ou parfois en véhicules. Ces moments de gameplay reste très simple, il suffit juste de suivre les chemins tout tracés, pour dérouler le fil de l’histoire. Certains passages feront une transition passé/présent mettant en parallèle certains éléments de la vie de Peter avec un effet de fondu bien amené.
Enfin, quelques petites interactions supplémentaires vous seront parfois demandés, encore une fois assez simples, et sans difficultés aucune, mais avec un impact toujours très limité sur le déroulement de l’histoire. Un petit jeu de ball-trap, une interaction avec des radios pour trouver les fréquences pertinentes, rien de folichon.
Un esthétisme froid et magnifique, comme la neige
Les graphismes du jeu ont une touche très « guerre froide », un peu comme si on ouvrait un tome de la bande dessinée XIII, avec un aspect un peu similaire à du cell shading, et une animation des personnages en motion capture. Le rendu des scènes est assez magnifique, certains décors nous mettent vraiment dans l’ambiance du jeu. On déplore malgré tout quelques petits bugs dans l’animation des personnages, ou un moteur 3D qui souffre un peu sur les cinématiques. Pas particulièrement gênant pour ce style de jeu, mais étonnant sur des consoles « next gen » pour un jeu provenant de l’Apple Arcade à l’origine, le jeu demanderait un poil plus d’optimisation pour être parfait, sans nous faire sortir de la narration.
Une bande son puissante accompagné de dialogues soignés
Le jeu possède des voix anglaises et est sous titré en Français. Réalisés par des doubleurs reconnus dans des séries de renom, il sera malgré tout difficile de les reconnaitre hormis pour ceux qui font du binge watching en VO. On peut néanmoins reconnaitre que les doubleurs font de l’excellent travail, et que l’on se trouve vite entrainé dans cette histoire d’amour et d’aventure et les aléas qui s’en suivent. A noter l’excellente bande son, avec des musiques qui suivent crescendo les moments les plus intenses du jeu.
Un « jeu » pour les puristes de chez puristes du jeu narratif
En conclusion, South of the Circle a une histoire intéressante, bien écrite, et qui est mise en sons et lumières d’une belle manière. Cependant, nous n’avons que très peu d’interaction possible en tant que joueur, et c’est la que le bât blesse un peu. On a de plus l’impression d’un choix de réponses assez différentes tout au long de l’aventure, mais au final, on ne sort jamais des rails prévus par les créateurs, et on arrive à la fin au bout de 3 à 4h de jeu avec un sentiment d’impuissance. On aurait tellement aimé pouvoir retourner la situation à un moment clé de l’histoire, et au regard de ce que j’ai pu voir sur la toile, seules deux fins existent avec de très grandes similitudes. Personnellement, je n’ai rien contre des jeux qui mettent en avant la narration à l’instar des jeux des studios Quantum Dream, mais j’apprécie quand même un tant soit peu plus de choses à faire, aussi futile cela puisse t’il paraitre dans la trame scénaristique. Le jeu trouvera néanmoins, je pense, son public chez les fans du genre.