Tête d’affiche du lancement de la Nintendo Switch, Zelda : Breath of the Wild s’attire des louanges de toutes parts. Qu’il s’agisse de la critique ou des joueurs, le monde est unanime pour faire du dernier bébé de Shigeru Miyamoto une oeuvre comme on n’en rencontre que trop peu. Nous avons nous aussi pu plonger dans le monde d’Hyrule pour découvrir la nouvelle aventure de Link. Retour sur une aventure que nous n’oublierons pas de sitôt.
On aura mis le temps avant de vous proposer notre test de Zelda : Breath of the Wild. Il faut dire qu’on a toujours du mal à se remettre de l’aventure que l’on vient de vivre, et qu’on a souhaité digérer au mieux l’incroyable aventure proposée par les équipes de développement de Nintendo. Fer de lance du lancement de la Nintendo Switch partout dans le monde, la nouvelle aventure de Link se devait de convaincre un très large public. Un pari pas si aisé à remplir, la saga Zelda restant malgré tout plus « confidentielle » que ne l’est un Mario. Pour être honnête, nous doutions nous-même de l’universalité du jeu. On se trompait, sur toute la ligne.
Véritable ode au voyage
Décrire l’aventure proposée par le jeu n’est pas une chose aisée. S’il est très facile de rédiger un article sur un titre qui nous a plu ou déplu pour une liste de points précis, il peut être vraiment complexe de retranscrire les sentiments qui nous parcourent quand on est fasciné par un tout, une oeuvre dans son ensemble – car cet épisode de Zelda fait indéniablement partie de ce que l’on peut réellement appeler une oeuvre, loin de se cantonner au simple objet ludique. Expliquer ce qui nous a fasciné dans Breath of the Wild reviendrait à tenter d’expliquer à quelqu’un pourquoi l’on a eu le coup de foudre pour telle personne. Pas évident.
Ce Zelda propose pour la première fois un véritable univers en monde ouvert. Et c’est ici que réside l’une des vraies clefs de l’âme qui se dégage du titre. Car si un mot devait résumer la petite centaine d’heures que l’on a passé sur le titre, ce serait « Aventure ». Avec un grand A, car jamais nous n’avons ressenti un tel sentiment de découverte dans un jeu vidéo. Tout commence après quelques dizaines de minutes de jeu, quand la première vraie discussion avec un personnage clef intervient. A l’issue de celle-ci, un objectif apparaît dans notre journal et sur la carte du monde, qui se révèlera au fur et à mesure de la progression : « Battre Ganon ». Si d’autres objectifs pourront venir se greffer à cette quête, les bases sont posées : on connaît notre destinée, et il ne reste plus qu’à parcourir le magnifique voyage qui nous en sépare.
L’aventure dont vous êtes le héros
Sur ce sens du voyage, Nintendo brille plus qu’il ne l’a fait depuis bien longtemps. S’il est possible de foncer tout droit au château pour tenter sa chance contre le boss de fin et plier le jeu en une heure top chrono (ça a été fait, la vidéo est disponible sur Youtube en 2-3 clics), l’éditeur nippon valide plus que jamais la maxime qui veut que l’important, ce n’est pas la destination, mais bel et bien le voyage. En proposant une carte du monde absolument magnifique et gigantesque, Zelda BotW propose au joueur d’écrire sa propre histoire. Dans une prouesse de level design, on parvient à progresser par étape, à se créer ses propres objectifs, à décider des suivants au fil de l’eau. On escalade une montagne pour avoir une vue sur toute la plaine en contrebas et repérer un village ou l’un des innombrables sanctuaires (de petites salles remplies d’énigmes) disséminés dans le monde. Puis l’on s’y dirige, avant de finalement s’arrêter en chemin pour fouiller cette étranger forêt et découvrir des trésors incroyables.
Ce qui fait la force de Breath of the Wild, plus que la richesse de ses environnements, c’est aussi son vide relatif. A l’inverse d’un titre comme Skyrim par exemple, on ne retrouve pas ici de donjons tous les trois mètres, de quêtes annexes futiles toutes les trente secondes (même s’il y en a malgré tout). Dans cette logique de favoriser le voyage, Nintendo souhaite récompenser les joueurs pour leurs efforts. Voir apparaître une ville après une traversée du désert, découvrir un sanctuaire perdu au milieu de nulle part, marcher pendant de longues minutes sans croiser qui que ce soit. Là où beaucoup se vantent d’une densité incroyable de choses à faire au mètre carré, Breath of the Wild parvient à faire mieux en allant à contre-courant.
La saga, à l’image d’un Link qui, au début de l’aventure, revient à la vie après avoir été terrassé, renaît de ses cendres en se réinventant complètement. Le monde ouvert déjà présenté, certes, mais pas seulement. Le gameplay change lui aussi radicalement, brisant les codes d’une saga qui a souvent eu du mal à se renouveler. Link possède ainsi d’emblée la totalité de ses pouvoirs et capacités, alors que les anciens titres guidait le joueur en les lui octroyant au fur et à mesure. Cela change fondamentalement la façon d’aborder l’aventure, pour le meilleur. Les développeurs ont par ailleurs pensé un gameplay absolument incroyable, riche, intelligent et varié, permettant d’aborder chaque situation de dizaines de façons différentes.