Déjà sorti depuis un an sur nos chères consoles de salon, voilà que Man Eater débarque sur la console hybride de Nintendo. Fort de son concept original où le joueur n’incarne pas un humain mais bel et bien un requin ! Qu’en est-il donc de ce portage ? Est-ce une réussite ou bien celui-ci prend l’eau ?
Les dents de la mère
Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de Man Eater, celui-ci nous permet de rentrer dans la peau d’un squale, dont la mère a été éventrée par Scaly Pete pour satisfaire l’audience d’une téléréalité qui fera plaisirs au rednecks des bayous ! Avant de retrouver notre liberté, notre petit ami aux dents aiguisées aura pu arracher la main du monstrueux pêcheur. S’en suit donc une quête de vengeance, que ce soit pour l’un comme pour l’autre… Voilà le pitch de départ de l’aventure même si, avouons-le, ce n’est clairement pas par son scénario que le jeu brille.
En effet, nous débutons donc avec comme avatar un bébé requin. La mission est simple : devenir le plus féroce prédateur afin de venger notre mère et de démembrer tout ce qui se trouvera sur notre chemin. Et Dieu sait qu’il y en aura ! Que cela passe par le poisson de base, des tortues, des phoques, des crocodiles ou même (mes préférés) des baigneurs insouciants, on ne peut pas dire que Man Eater manque de mordant ! L’évolution de notre bête sera progressive, et celui-ci possède ce ce fait quelques éléments d’un RPG quand aux évolutions de nos capacités, parfois franchement surprenantes ! Ainsi, il nous faudra accomplir plusieurs missions pour progresser et augmenter nos statistiques.
C’est là que le passage par la Nintendo Switch est plutôt salvateur pour le jeu. En effet, lors de sa sortie, l’un des principaux reproches qui avait été fait au jeu était sa répétitivité. Il ne sera pas rare de faire sans arrêt le même type de missions (bouffer 10 phoques, 10 tortues, etc.) ce qui installe une certaine lassitude à la longue. La Switch étant parfaite pour les petites sessions, notamment en mode nomade, autant vous dire que cela se ressent beaucoup moins de ce fait, et le joueur reviendra non sans un plaisir coupable découper de la chair fraîche de manière régulière… oui, je suis sadique, mais c’est pas de ma faute, c’est le jeu qui veut ça.
L’autre aspect qui pouvait inquiéter est celui de la technique. La Nintendo Switch n’est pas réputée pour être un monstre de puissance, et c’est donc tout à fait naturel que les graphismes de Man Eater soient impactés. Pour autant, le titre s’en sort avec les honneurs en nous offrant un jeu fluide dans sa grande majorité (avec quelques ralentissements ici et là mais rien d’insurmontable) mais des textures un peu moins précises, et peut-être une eau un peu plus trouble que sur PS4/5 et Xbox One/Series X. Quant à la partie sonore, aucun changement à noter, celle-ci est toujours excellente et je ne saurais que trop vous conseiller de l’essayer avec un casque, l’environnement aquatique étant très bien retranscrit.
En définitive, si vous recherchez une expérience fun, jouissive de par l’évolution de notre requin qui nous donne une certaine sensation de puissance, par sessions assez courtes, la version Switch de Man Eater devrait vous convenir. Même si les textures ont été revues (forcément) à la baisse, le portage se révèle une franche réussite, et devrait combler ceux qui n’ont pas pu s’y essayer avant. On pourra toujours reprocher une grande répétitivité dans les missions, mais ce seront les joueurs de salon qui en feront plus les frais, y jouer en nomade étant bien plus plaisant. Mesdames, Messieurs, à vos démembrements !