Stephen King, auteur à succès qui écrit un livre comme vous, vous faites une quiche… C’est un auteur particulier qui aime traiter de la cupidité humaine sous toutes ses formes. Il aime les tragédies humaines, on pense au « Fléau« , à « Bazar« , menée par des hommes sans scrupules, dirigés par la soif de pouvoir. Ce sont souvent des livres très longs, très descriptifs. C’est en tout cas sa signature… un univers bien particulier qui fait de Stephen King, que l’on aime ou non cet auteur, une référence en matière littéraire.
Il y a les adorateurs et les réfractaires. Personnellement, je vous l’avoue, je me situerai plutôt dans la seconde catégorie mais là, SURPRISE ! Vous êtes fan de Stephen King, vous aimerez « The Dome« , vous n’aimez pas Stephen King, vous adorerez « The Dome« .
Ce roman sort de l’horreur et ne déroge pas pour autant aux règles de l’auteur, mais là tout y est : manipulation, politique, héros au grand cœur et au passé flou, histoire d’amour, policier violeur et assassin, soif de pouvoir. On ressent de la compassion, de la tristesse, de l’effroi… Au fil des pages et des mots, on s’interroge, on s’identifie, on est envoûté.
Vous connaissez la série Under the Dome ? Et bien oubliez-la ! Le scénario et le récit n’ont rien à voir hormis le nom des personnages. Non, Junior n’est pas le gentil fils à son papa, un peu fêlé sur les bords, qui finit par se rebeller de son paternel pour choisir le camp des gentils. Non, Dale Barbara n’est pas le tueur à gages qui a assassiné le mari de sa bien aimée. Non, Angie ne devient pas une héroïne. Bref, aucune comparaison n’est possible !
Donc reprenons notre bouquin : nous sommes le 21 octobre quand la vie des habitants de Chester’s Miles, dans le Maine, change du tout au tout. Un dôme, une cellule de verre transparente et indestructible vient brutalement couper du monde cette petite ville simple et banale en apparence.
Que de questions : d’où vient il ? Qu’est-il ? Que veut-il ? De quelle origine est-il ? A-t-il une âme ? Est-ce une conspiration de l’armée ? Et comment en sortir ? Nous sommes les observateurs invisibles d’une communauté qui change de jour en jour et, au rythme des ressources qui s’amenuisent peu à peu, une nouvelle hiérarchie sociale s’installe autour de la peur et des menaces, mais la résistance s’organise.
On découvre des personnages aussi odieux qu’attachants. Jim renie et son fils, Dale Barbara, la charmante journaliste Julia Shumway n’aura plus de secret pour vous. Entre malversation, course au pouvoir, instinct de survie, aide vaine de l’armée, trafic de toutes sortes, nous sommes transportés dans une réalité virtuelle intense dont nous jouons partie prenante dès les premières pages.
On déplore malgré tout une histoire d’amour qu’on sait joué d’avance, un Dale Barbara qui, malgré une sombre histoire aux services de l’armée en Irak, se voit promu. On s’énerve contre un Jim Rennie régi par la manipulation sans limite, on s’offusque face à un Junior violeur et assassin mais dont on explique les méfaits par une tumeur. On comprend ou pas… Comment des personnes ordinaires finissent par s’entre-tuer pour des gaufres congelées ? Plus nous approchons de la fin et plus nous sommes envoûtés par l’histoire et les personnages, nous attendons qu’une chose, en connaître le dénouement et savoir d’où vient ce dôme.
Ce livre (ou ces livres, selon le type d’édition) nous tient en haleine d’un bout à l’autre, et ce même si la fin peut sembler « bâclée » par l’auteur. Il nous laisse en émoi face à la valeur humaine. Mais oui, on est déçu par la fin !! Personnellement, j’ai eu la sensation que l’auteur avait atteint son quota de pages alors il a écrit une fin ! On est en émoi durant tout le livre et on arrive sur une fin décevante, ce qui est vraiment frustrant. Je suis restée sur ma fin !