Le harcèlement scolaire est un fléau qui touche bon nombre d’écoles (sinon toutes) et dont sont malheureusement victimes de très nombreux enfants. Chaque brimade, chaque moquerie et chaque remarque désobligeante sont autant de coups de couteau dans leur confiance en eux qui, à force, risque de disparaître. Consciente de cette problématique et soucieuse d’y apporter des réponses concrètes, la plateforme belge Psychoeducation.be publie un nouveau livre : « Au secours ! Il y a un rapace dans ma classe »
Dans celui-ci, le lecteur part à la rencontre d’un jeune garçon qui au sein de son école doit faire face à un drôle de prédateur : Griffus le rapace. Derrière les plumes véhémentes de ce dernier se cache un autre élève, un de ceux qui semblent considérer la moquerie comme un sport national. De lui, notre héros a tout entendu : des critiques sur la taille de ses mollets, des absurdités sur ses capacités intellectuelles et même des affabulations sur sa prétendue odeur de légume. Face à cette déferlante de haine, notre garçon pense avoir tout essayé, de la technique de l’autruche à celle de Flash en passant par celle de l’homme invisible. Malheureusement, rien n’a fonctionné et le courageux garçon aurait pu perdre espoir s’il n’avait pas fait l’étonnante rencontre d’Emma Pique. Comprenant son problème, celle-ci lui confie un costume d’indien et surtout quelques flèches qui pourraient bien faire fuir même le plus agressif des rapaces…

La répartie, cette indispensable flèche de résistance
L’ouvrage « Au secours ! Il y a un rapace dans ma classe » s’inspire autant des techniques de répartie imaginées par Geneviève Smal (notamment au travers de son jeu Takattak) que de la stratégie des flèches de résistance proposée par la thérapeute spécialisée dans les souffrances scolaires Emmanuelle Piquet (que l’on reconnaîtra évidemment sous les traits d’Emma Pique dans le livre). En effet, tout le propos de l’ouvrage est de montrer à l’enfant que des outils existent, qu’il n’est pas seul face à sa souffrance et que celle-ci n’est pas une prison dont on aurait perdu la clef.
Au fil des pages, « Au secours ! Il y a un rapace dans ma classe » fait prendre conscience à l’enfant que la situation qu’il vit peut-être n’est pas normale et cherche à l’éveiller à des techniques qui lui permettront de faire face à son agresseur (toujours dans le respect et la non-violence). Ainsi, les fameuses flèches de résistance lui apprendront la technique de la pirouette, du boomerang ou encore de l’autodérision. Autant d’armes efficaces qui lui permettront d’enrayer le cercle vicieux de la souffrance scolaire.

Notre avis
Grâce à son texte juste et à ses dessins enjoués et rigolos, « Au secours ! Il y a un rapace dans ma classe » atteint pleinement son objectif : sensibiliser au harcèlement scolaire tout en donnant à ses victimes des moyens de s’en sortir. A ce titre, il n’est pas juste un livre que l’on mettra entre les mains de nos enfants, il est aussi (et peut-être avant tout) un outil à destination des parents et des enseignants. Que ce soit lors d’un moment d’échange pour les premiers ou de complicité lors de la lecture d’une histoire commune pour les seconds, le livre signé Coralie Ramon (pour le texte) et Quentin Ketelaers (pour les dessins) ouvre la voie au dialogue, à la compréhension et, mieux encore, à la mise en place de solutions.
Un ouvrage indispensable au vu de l’ampleur de la problématique qu’il entend combattre et qui mérite donc grandement sa place dans la bibliothèque de chaque école comme dans celle de chaque foyer.
« Au secours ! Il y a un rapace dans ma classe », un livre signé Coralie Ramon, illustré par Quentin Ketelaers et édité par psychoeducation.be