Aujourd’hui, nous laissons Intrafin Games nous faire visiter un effrayant mais pittoresque petit village du nom de Creepy Falls. Pour vous, nous y avons enfilé notre plus effroyable costume de vampire et nous avons particulièrement acéré nos canines. Sanglante et ludique découverte…
Creepy Falls n’est pas un village comme les autres. Perdu dans les sombres montagnes de la Transylvanie, il est depuis des siècles l’objet d’une âpre lutte d’influence dans la communauté vampire. Chacun d’eux rêve d’y asseoir définitivement son pouvoir et pour cela, ils y déploient des armées de créatures parmi lesquelles des goules, des sorcières et autres loups-garous. Aujourd’hui, c’est à vous d’entrer dans la danse (macabre) et pour que votre suprématie soit reconnue dans Creepy Falls, il faudra vous montrer rusé et sournois (surtout sournois d’ailleurs).
Goule sentimentale, comme une soif d’idéal
Creepy Falls se présente comme un jeu de placement d’ouvriers et de contrôle de territoires. Sauf qu’ici, les ouvriers sont d’immondes créatures et que les territoires se nomment le marais putride, la forêt des ombres ou le cimetière des rêves saisissants. Mais déjà, nous nous égarons aussi sûrement que l’esprit de Frankenstein quand il a conçu sa créature. Reprenons. Dans Creepy Falls, chaque joueur incarne donc un vampire mégalo ambitieux qui rêve de régner sur un village à son image, c’est-à-dire un peu écœurant. Pour y parvenir, il faudra simplement qu’il accumule plus de sang et d’âmes que ses adversaires. Comment ? Mais en envoyant ses fidèles lieutenants en récolter pour lui bien évidemment…
Au début de chaque tour, et comme nous sommes des vampires, nous allons avant tout pouvoir choisir sous quelle forme nous allons jouer la manche. Alors que certains choisiront d’être un renard volant ou un chasseur obscur, d’autres préféreront être une nuée de rats ou pire, prendre une forme humaine (ne les jugez pas). Bien évidemment, chacune des formes offrira un avantage particulier à celui qui la revêt et du coup, même être une nuée de rats peut finalement sembler une bonne idée.
Ensuite, il s’agit de déployer sa petite armée de monstruosités sur les différents lieux du plateau. L’objectif est évidemment d’être majoritaire sur l’un ou l’autre lieu afin d’en récolter les bonus en fin de manche. Pour cela, il faudra réussir à créer le surnombre à l’aide de vos goules (qui sont la piétaille de vos troupes) mais aussi de vos momies, de vos créatures de Frankenstein, de vos sorcières et de vos loups-garous. A l’exception des goules, chacune des créatures offre un avantage particulier à son détenteur mais est également susceptible de devoir respecter quelques conditions de placement supplémentaires. Vous l’avez compris, dans Creepy Falls, on scrute avec attention les manœuvres de ses adversaires, on tente d’anticiper les placements et on guette le moindre faux pas pour punir le distrait dans un ricanement sinistre (le ricanement sinistre est optionnel mais chaudement recommandé).
Dès lors que les joueurs ont placé toutes leurs unités, on procède au décompte des majorités, chaque lieu offrant des récompenses aux joueurs qui y possèdent le plus de troupes. Généralement, il s’agira de glaner du sang, des âmes, des amulettes, des grimoires ou des corps. Les deux premiers se convertiront en points de victoire alors que les trois suivants pourront être utilisés pour enrôler de nouvelles unités ou apprendre des sorts dévastateurs.
Délicieusement lugubre et agréablement sinistre
Doté à la base d’une mécanique assez classique (placement d’unités et contrôle de territoires), Creepy Falls parvient malgré tout à tirer son épingle du jeu à la fois grâce à quelques ajouts assez subtils mais aussi (et surtout) grâce à l’univers proposé. Il jouit en effet d’une atmosphère délicieusement lugubre et donne le sentiment que chacune des mécaniques a été pensée au regard du thème (alors que c’est malheureusement souvent l’inverse). Bref, un thème agréable et bien rendu au service d’une mécanique qui a su faire ses preuves et qui plaira aux joueurs adeptes de l’anticipation et du calcul sournois. En somme, la recette d’un jeu réussi…
Creepy Falls, un jeu d’Alessandro Montagnani, illustré par Max Banshchikov et édité par Intrafin Games
Nombre de joueurs : 2 à 5
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 90 minutes