Aujourd’hui, grâce à « La maison des pendus », nous découvrons French Pulp, une maison d’édition qui n’est décidément pas comme les autres. French Pulp met en effet un point d’honneur à mettre en lumière la littérature populaire au sens le plus noble du terme et à publier des auteurs francophones qui s’en revendiquent. Parmi ceux-ci, il y a le prolifique Jean-Paul Nozière. Avec « La maison des pendus », il nous offre une plongée vertigineuse au cœur de la cupidité et du ressentiment humain. Une véritable chronique de la haine ordinaire.
Sous ses dehors idylliques, le Golf du Val des Sources s’apprête à devenir le théâtre d’un drame aussi effroyable que prévisible. Tout commence lorsque Victor Senga obtient la place de jardinier en chef et s’offre pour une bouchée de pain la cossue maison des pendus qui domine le parcours. Très vite, Max, Tonio et Joseph, les trois jardiniers du golf, nourrissent une inébranlable rancœur à l’égard de Victor, dit « Tété » ou plus souvent « le nègre » comme aiment à le cracher leur bouche goguenarde. Rien ne s’arrange quand Marcus, un moine défroqué et Lucie, une splendide rousse aussi vénale que fleur bleue, intègrent l’équipe et se voient pris sous l’aile protectrice de Victor. Progressivement, l’amertume que promènent Max, Tonio et Joseph sur les impeccables greens du Val des Sources se mue en une cupidité aigrie puis, enfin, en une haine féroce. Tous les éléments sont réunis pour que le drame survienne. Mais pouvait-il réellement en être autrement ?
Avec « La maison des pendus », c’est à un voyage au cœur de tout ce que l’être humain peut compter de plus abject que nous convie Jean-Paul Nozière. Entre les parties de chasse, les séances de braconnage et les suffocants huis-clos qui se déroulent au cœur de la maison, chaque page semble suinter d’une aigreur à peine contenue et nous fait frissonner à la seule pensée de ce que peut réellement être la nature humaine. Plus encore que de la haine ordinaire, ce roman est la chronique de la consternante médiocrité dont chacun à leur tour les différents protagonistes ne manqueront pas de faire preuve.
Si le style de l’auteur est prenant et sa capacité à générer le suspense et à surprendre le lecteur est intacte, c’est avant tout l’ambiance sombre et mesquine qui transpire du roman qu’il faut souligner. Avec « La maison des pendus », Jean-Paul Nozière réussit à construire une histoire dont le déroulé collera à la peau des lecteurs et dont ils ne manqueront pas de ressentir l’âcreté de la bile jusqu’au fond de leur gorge.
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