Il y a quelque temps, nous vous disions tout le bien que nous pensions d’une des révélations ludiques de l’année : Hybris : Disordered Cosmos. Et tout en dithyrambisant sur les qualités de l’opus, nous vous glissions que des extensions à celui-ci étaient disponibles. Nous avons eu la chance de pouvoir les tester et en voici donc un « petit » compte-rendu…
Nous le disions dans notre premier article, le jeu de base autorisait les joueurs à incarner quatre Olympiens différents : Zeus, Hadès, Athéna et Poséidon. Cela dit, la richesse de la mythologie grecque et son arbre généalogique aussi fourni que transgressif offrait évidemment beaucoup plus de libertés quant aux potentiels concurrents pour le trône de l’Olympe. Comme nous allons le voir, les différentes extensions d’Hybris : Disordered Cosmos apportent de la variété quant aux dieux à incarner mais aussi de nombreux modules capables de transformer vos parties…
Amour & Haine
Pour débuter, intéressons-nous à l’extension qui apportera de la variété à vos parties sans en modifier l’essence : Amour & Haine. Celle-ci introduit en effet deux nouveaux dieux mais ne modifie pas les règles de base d’Hybris ou son fonctionnement.
Et les deux nouveaux concurrents sont évidemment Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté, et Arès, le colérique dieu de la guerre. Fidèles à leur tempérament, ces deux dieux vous offriront des expériences de jeu diamétralement opposées. Là où Aphrodite tentera de séduire ses adversaires en réduisant leur force au combat, Arès laissera plutôt parler sa fougue et ne reculera devant aucun conflit.
Cataclysme
A son tour, l’extension Cataclysme introduit une nouvelle prétendante au trône de l’Olympe : Artémis. Fille de Zeus et sœur d’Apollon, la déesse de la chasse et de la nature sauvage est connue pour son tempérament rancunier et sa propension à se venger. Après tout, n’est-elle pas celle qui a envoyé un énorme sanglier ravager les terres de Calydon pour punir son roi de ne rien lui avoir sacrifié lors d’une cérémonie ? N’est-elle pas aussi celle qui a tué les sept filles de Niobé parce que celle-ci avait insulté l’honneur de sa mère, Léto ? Eh bien toute cette rancune tenace, le joueur qui incarnera Artémis pourra en faire bon usage. Par exemple, lorsqu’Artémis perd un combat, elle récupère un jeton du dieu qui l’a vaincue. Pourquoi ? Eh bien pour mieux l’utiliser plus tard à son avantage…
Mais ce n’est pas tout, en plus d’introduire Artémis, l’extension Cataclysme introduit le module…roulement de tambours olympiens…cataclysme ! Celui-ci ajoute un nouveau lieu, les Alentours. Les joueurs pourront l’explorer pour découvrir des événements et vivre des aventures mais ils pourront aussi s’y rendre pour les défendre face au puissant Chaos qui y rôde. Au fil de la partie, celui-ci gagnera en effet en puissance et si vous ne voulez pas le voir déferler sur l’ensemble des cités grecques (et ainsi remporter la partie au détriment des joueurs), il vous faudra peut-être coopérer avec vos ennemis…
Trahison divine
Le simple nom de cette extension nous plonge immédiatement dans le superbe univers qu’Hybris : Disordered Cosmos a réussi à transposer dans le monde ludique. Il évoque en effet ce que les dieux font souvent de mieux dans la mythologie grecque : se trahir ! Mais avant de nous pencher sur cet aspect, voyons déjà ce que cette troisième extension apporte de neuf.
Tout d’abord, elle propose à son tour un nouveau dieu à incarner : Hermès. L’arrogant dieu messager mettra toute sa légendaire filouterie à contribution pour remporter la victoire, notamment en impactant l’ordre du tour mais aussi en profitant de son statut de messager pour remettre les cartes qui ne l’intéressent pas sous le paquet afin d’en piocher d’autres. Particulièrement fourbe, n’est-ce pas ?
Ensuite, Trahison divine apporte trois nouveaux dieux primordiaux, trois nouvelles prémonitions et cinq nouveaux héros pour remplacer ceux du Colisée mais surtout, il propose lui-aussi un nouveau lieu : le Tartare. Dans cette prison infernale, des détenus subissent leur supplice (cœur avec le foie Prométhée et encore merci pour le feu) et les joueurs pourront venir les visiter. Soit pour pactiser avec eux, soit pour les libérer. Bien sûr, rien de tout ça ne sera gratuit mais disons que disposer de héros déchus à votre solde dans les différents coins de l’Olympe, ça peut s’avérer utile (et rentable).
Enfin, dernière nouveauté de Trahison divine, l’arrivée du module Chronos. Celui-ci permet de transformer Hybris : Disordered Cosmos en jeu coopératif ou même de le jouer en solo. En effet, ici, les joueurs affronteront un ennemi commun : Chronos (aka le mangeur d’enfants). Sous ses différentes formes, celui-ci se matérialisera dans le monde mortel, activera ses différents concepts et, bien sûr, tentera de briser les chaines qui le retiennent prisonnier. Parviendrez-vous à l’en empêcher ?
Apollon
Et pour conclure ce tour d’horizon de l’Olympe renouvelé, place à la dernière extension : Apollon. Celle-ci est en réalité plutôt un add-on car sa superbe boîte noire et blanche ne contient finalement « que » un olympien à ajouter à vos parties. Ici, pas question de nouvelles mécaniques ou de modules à ajouter, on se concentre sur la diversité du jeu en intégrant à la partie le plus beau (c’est lui qui le dit) des olympiens.
Comme tous les autres personnages du jeu, Apollon possède ses propres caractéristiques et il utilisera par exemple son charme pour déployer ses héros et ses prophètes sans en payer le coût. De même, il sera possible de lui débloquer certains traits de caractère tout au long de la partie, de quoi le rendre par exemple plus guerrier ou plus explorateur. Et cela sans même parler de son savoir antique, ô combien précieux dans la recherche de nouvelles technologies…
En conclusion
Si Hybris : Disordered Cosmos était déjà un excellent jeu, il est désormais aussi un jeu incroyablement diversifié. Grâce aux extensions déjà disponibles, le nombre d’Olympiens jouables passe de quatre à neuf (et bientôt à onze), ce qui garantit une énorme variété dans les parties. De plus, chacun des modules proposés a été habilement pensé pour renouveler l’expérience de jeu sans trop en modifier la mécanique originale (ce qui aurait été un crime tant le jeu tournait bien).
Et pour ne rien gâcher, le matériel des différentes extensions est à la hauteur du jeu de base, c’est-à-dire tout simplement exceptionnel. Tant dans les rangements que dans les plateaux ou dans la qualité des figurines des Olympiens, nous retrouvons la qualité qui a présidé à la confection du jeu de base. Bref, même bardé de toutes ses extensions, Hybris : Disordered Cosmos reste (et peut-être même plus que jamais) une pièce de collection.
Vous en voulez plus ? Alors sachez que dans quelques jours, une campagne Gamefound sera lancée pour une nouvelle extension ! Celle-ci se nommera Rivalité et introduira, parmi d’autres choses, deux nouveaux Olympiens : Dionysos et Hera. Toutes les infos sont ici.
Hybris : Disordered Cosmos, un jeu de Damien Chauveau, illustré par Damien Chauveau, Luc-David Garraud et Stefano Collavini, édité par Aurora Game Studio et distribué par Intrafin.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 2 à 3 heures
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