Après nous avoir fait sauter d’un avion sans parachute, nous avoir fait combattre d’hostiles (mais choupis) animaux dans les sous-bois et nous avoir expédiés dans un donjon rempli de monstres, voilà que Matagot nous propose désormais un petit city-trip touristique. Destination : Paris en mode post-apocalyptique. Spoiler alert : les loyers y ont bien chuté !
Paris est étonnamment calme ce matin. Aucun concert de klaxon, pas de cohorte de touristes se bousculant pour prendre la meilleure photo ratée de la Joconde et même l’atmosphère lourde de la pollution semble avoir disparu. Et pour cause, l’apocalypse est passée par là. Comme le disait si bien Charlie, elle a laissé Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ! Enfin surtout libéré de sa modernité ! Les prestigieux bâtiments qui faisaient jadis la fierté de la capitale sont désormais occupés par des squatteurs survivants et dans les rues de la ville, une végétation luxuriante a regagné la place qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Mais petit à petit, Paris se reconstruit (sauf la Tour Montparnasse et le PSG, à l’unanimité, on les a laissé détruits).
Il est 5 heures, Paris s’écroule…
Une partie de Paris : New Eden se déroule en quatre manches dont chacune représente une saison. Les différents joueurs auront donc une année entière pour recruter un maximum de survivants, aménager du mieux possible leur refuge et accumuler suffisamment de nourriture et d’équipement pour faire face à la faim et aux imprévus que réserve toujours la post-apocalypse.
Concrètement, et pour chaque saison, l’objectif principal des joueurs sera de recruter intelligemment des survivants. Il en existe de cinq types différents : les fermiers, les guérisseurs, les sages, les bricoleurs et les combattants. A chacun de leur tour, les joueurs pourront sélectionner un survivant dans un des lieux-clefs de la capitale et ainsi activer l’effet du lieu (comme collecter de la nourriture supplémentaire, s’équiper d’une batte de base-ball qui tranchera toute égalité en votre faveur, collecter de nouvelles cartes Mission, etc.). Ensuite, il s’agira d’acquérir les aménagements utiles à votre refuge. Pour chaque type de survivant, deux ou trois aménagements seront proposés et le joueur qui aura recruté le plus de survivants de ce type lors de la saison écoulée pourra choisir en premier l’aménagement qu’il souhaite. Enfin, les événements de la saison seront résolus et une vérification sera effectuée quant à la capacité des différents joueurs à nourrir leur population, ces deux dernières étapes étant susceptibles d’octroyer aux joueurs des points de victoire supplémentaires.
J’ai deux amouuuuurs : la survie et Paris…
Paris : New Eden, c’est un thème fort mais c’est aussi bien plus que ça. Ici, le duo Ludovic Maublanc-Florian Grenier nous offre un jeu accessible et pourtant intelligent et non dénué de subtilités. Par exemple, nous avons beaucoup apprécié que les survivants disponibles en début de saison soient le fruit du hasard de jets de dés. Par ce biais, chaque saison (comme chaque partie) diffère et il peut arriver qu’une pénurie de tel ou tel survivant survienne subitement, obligeant les joueurs à revoir de toute urgence leur stratégie !
De plus, en offrant différentes façons de scorer, le jeu demande aux joueurs de faire preuve d’anticipation, de finesse mais également de garder un œil attentif sur les actions de leurs adversaires. Il pourrait se classer dans la catégorie des jeux familiaux (il est jouable dès 8 ans) mais ses mécaniques ne déplairont assurément pas à des joueurs plus aguerris. Bref, il a remporté un franc succès sur notre table de jeu et il est de plus merveilleusement servi par un matériel et des illustrations de qualité. Une très belle découverte !
Paris : New Eden, un jeu de Ludovic Maublanc et Florian Grenier, illustré par Agnès Ripoche et édité par Matagot.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 minutes
Acheter Paris : New Eden : 44,90 €