Après les avoir glissés sous les plumes d’un pélican humanitaire puis sous le rembourrage moelleux d’un doudou chasseur de cauchemars, voilà que Space Cow propose aux jeunes joueurs d’incarner une gourmande et gentille (quoique) vache des alpages. Découverte de Pour une Poignée de Marguerites…
Du pis jusqu’aux naseaux en passant par les quatre estomacs, vous sentez la colère monter en vous. Et pourtant, vous ne rêvez pas. En vous narguant du bout des cornes, c’est bien une célèbre fleur bleue du Val d’Hérens (vos préférées) que Fernande broute tranquillement. Il ne manquerait plus qu’elle lâche une bouse sur les trèfles dont vous allez devoir vous contenter pour que le tableau soit complet. C’en est trop ! Vous baissez la tête et d’un coup de sabot rageur, vous foncez sur Fernande pour l’embrocher comme si elle n’était qu’un vulgaire candidat d’Intervilles…
Moi ?! Je t’aurais donné un coup de corne ? Meuuuuh non, ce doit être un gros moustique qui t’a piquée…
Pour une Poignée de Marguerites s’inspire de l’histoire (vraie) des vaches d’Hérens, une race vive et un poil querelleuse qui se livre à des combats de cornes pour établir une hiérarchie au sein du troupeau. Dans le dernier jeu de Space Cow, c’est donc un ruminant de cette race que vous serez appelé à jouer. Le fond de la boîte représente l’enclos (nous aurions tout aussi bien pu écrire l’arène) autour duquel viendra s’installer le plateau, c’est-à-dire le parcours à suivre pour votre vache. Pour débuter, le premier joueur lance autant de dés que de joueurs et en sélectionne un (à l’exception du dé spécial qui conférera à celui qui le prend le rôle de premier joueur suivant). Il avance sa vache du nombre de cases indiqué par le dé et broute la fleur qui borde la case d’arrivée. Le but est évidemment de réussir à brouter les différentes fleurs colorées qui composent son plateau personnel.
Et c’est tout ? Oui et non. Oui car le jeu n’est pas beaucoup plus compliqué que ça et non car des petites subtilités (et surtout des combats de vaches) viennent émailler l’affaire. En effet, si la fleur de votre case ne vous intéresse pas, il est toujours possible de bouloter un trèfle à la place (sachant que quatre trèfles permettent de recouvrir n’importe quelle fleur de votre plateau). En revanche, si votre case d’arrivée est déjà occupée par une (ou plusieurs) vache(s) adverse(s), alors, c’est un duel au sommet. On prend les deux vaches concurrentes, on les place cornes contre cornes dans l’enclos et avec une élégante poussée des index, on les envoie valser dans les airs. La vache qui montre le plus de taches sur son flanc après le combat remporte celui-ci et gagne autant de trèfles que de taches. Simple et efficace. Le premier joueur à compléter son plateau personnel et à regagner l’étable est déclaré chef de meuuuuhte.
Et pis puis, notre avis
Pour une Poignée de Marguerites est un jeu de collecte qui, sans révolutionner le genre, parvient à séduire par son thème et par l’apport amusant des combats de vaches. Très facile d’accès, il est un jeu qui convient bien à une table composée de (très) jeunes joueurs. Les parties sont rapides, rigolotes et permettent même d’initier les plus jeunes à la mécanique de draft via le choix des dés. Comme toujours avec Space Cow, le matériel et l’habillage du jeu sont particulièrement soignés et à peine déballé, il pique la curiosité des enfants, déjà impatients de lancer leur vache guerrière dans l’arène, euh pardon, dans le pré.
Pour une Poignée de Marguerites, un jeu de Frank Crittin et Grégoire Largey, illustré par Rémi Tornior, édité par Space Cow et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 6 ans (mais ça fonctionne même un peu plus jeune)
Durée moyenne d’une partie : 15 à 20 minutes