Une nonne, un couvent, une vie de monastère des plus classiques à première vue… Cependant Indika possède une particularité qui la met à l’écart du reste du groupe, mais une simple mission va tout changer !
Plongé dans une Russie alternative du 19ème, le studio Odd Meter nous livre une œuvre peu commune avec comme thème principal l’église orthodoxe Russe. Contraint de se délocaliser vers le Kazakhstan afin de finaliser leur projet suite aux actualités du pays et grâce au soutien de l’éditeur Polonais 11 bits studios (Frostpunk, This War of Mine), le jeu voit le jour en mai 2024.
Avant de vous lancer dans l’aventure, mouillez-vous la nuque, sans cette précaution d’usage vous risquez d’être surpris !
Une bonne dose de religieuse dominicale…
D’entrée de jeu, vos nerfs seront mis à rude épreuve. Notre religieuse sera au centre d’une scène surréaliste, en proie à une vision en pleine communion. Accompagné d’une musique aussi psychédélique que déjantée vous serez ainsi plongé directement dans l’ambiance complètement délirante que propose le titre.
La nonne qui murmurait à l’oreille du diable
Suite à cette entrée fracassante, Indika se voit confier plusieurs tâches quelque peu ingrates, nous faisant ressentir sa mise à l’écart par ses sœurs et les tourments de cette nonne déjà bien présents.
On comprend ainsi très vite que la jeune femme est en communication directe avec le diable ! Votre salut vient lorsque celle-ci doit remettre une lettre importante à l’extérieur du couvent. Cette mission dictée par la mère supérieure n’est autre qu’un prétexte pour voir Indika s’éloigner du monastère.
Ce chemin de croix se transforme rapidement en traversée périlleuse après sa rencontre avec un ancien détenu gravement blessé au bras.
La suite de son périple sera basé sur cette relation que tout oppose à première vue avec un nouvel objectif pour Indika.
Tout au long de l’aventure, la jeune nonne s’évertue de ne pas céder aux tentations qui l’entoure et se bat contre ses démons intérieurs.
Que caches-tu sous ta robe, Indika?
Arborant un côté assez monochrome aux teintes plutôt grises, probablement pour nous faire ressentir toute la tension et le côté torturé du soft. Cela fonctionne plutôt bien et est contrasté par moment avec des couleurs plus colorées comme le jaune/orangé de la lumière et du feu ainsi que le rouge du sang et du diable !
Les décors extérieurs assez minimalistes semblent également en contradiction totale avec les intérieurs bien plus détaillés.
Au niveau de la modélisation des visages là aussi on retrouve un côté inégal, autant celui d’Indika est plutôt réussi contrairement à son acolyte d’aventure où plutôt de mésaventure dont le contraste est assez étonnant mais rajoute ce côté encore plus torturé du personnage.
Côté doublage c’est convaincant, aussi bien en anglais qu’en VO (Russe), même si je conseille fortement le second choix pour une immersion totale. Parfois même un peu trop lorsque le personnage se met à crier dans vos oreilles pour aucune raison apparente ! Des musiques en décalage total avec l’ambiance du jeu, aussi stressantes qu’addictives, seront également de la partie.
Que dire du gameplay qui s’apparente à un simple Walking Simulator au premier abord. Il n’en est rien, nous sommes bien en présence d’une aventure narrative à la 3eme personne. Certes peu de chose avec lesquelles interagir, si ce n’est quelques collectibles qui fera grimper votre jauge d’expérience, qui s’avère totalement inutile comme l’explique le jeu dès le début et pourtant on prend un malin plaisir à l’upgradrer !
De ce point de vue, Indika casse totalement les codes et est en fait un mélange de genre. Si la trame principale est basée sur l’exploration et la réflexion en 3d « classique » style art et essai assez novateur, certaines séquences, faisant office de rétrospective du passé d’Indika, seront quant à elles en 2d pixelisé type plateforme à l’ancienne: Des minis jeux dans le jeu !
Nul doute que la question principale que vous vous poserez tout au long de votre aventure est: Pourquoi? Ne vous attendez donc pas à avoir toutes les réponses à la fin des 5 petites heures que compose l’aventure. Profiter simplement d’un univers complètement loufoque mêlant puzzles et énigmes environnementales, sur un fond de jeu de plateforme. Des mécaniques de gameplay intéressantes mais pas suffisamment poussées et surtout trop peu exploitées.
Indika est avant tout un voyage vous invitant à la réflexion entre la dualité du bien et du mal.
A ceux qui se plongeront dans cette aventure aussi originale que dépaysante, sachez qu’une partie des revenus sera reversée pour aider les enfants touchés par la guerre en Ukraine.
A vos prières et bon jeu.