[Test PS5] The Talos Principle Reawakened

Sorti initialement en 2014, The Talos Principle avait déjà marqué les esprits par son ambiance envoûtante, ses énigmes redoutables, et surtout, sa narration philosophique aussi vertigineuse que fascinante. Aujourd’hui, The Talos Principle: Reawakened revient sur le devant de la scène dans une version optimisée pour la nouvelle génération, embarquant avec elle l’expérience d’origine, ses deux DLC – dont le tout nouveau In The Beginning – et une volonté de rafraîchir l’ensemble sans trop bousculer ce qui faisait sa force. Le résultat ? Toujours aussi brillant… et parfois toujours aussi frustrant (mais dans le bon sens du terme… ou presque).

Côté graphismes, pas de miracle cosmique à signaler, mais une mise à jour honnête : textures plus fines, éclairages améliorés, panoramas plus détaillés… On sent que la PS5 (version sur laquelle nous avons réalisé le test) tourne en arrière-plan, surtout dans la fluidité générale et les effets de lumière bien plus subtils. Cela dit, on ne va pas se mentir : le jeu était déjà très joli en 2014. On passe donc d’un très beau jeu à un très beau jeu un peu plus net. Pas de révolution, mais un bon dépoussiérage, qui renforce l’immersion sans en faire des caisses.

Le gameplay a lui aussi reçu quelques ajustements bienvenus. Rien de révolutionnaire là non plus, mais quelques nouveautés glanées dans The Talos Principle 2 viennent enrichir l’expérience, comme une meilleure fluidité dans les déplacements, des puzzles un peu plus ouverts, et quelques mécaniques supplémentaires bien intégrées. Quel bonheur de pouvoir désormais maintenir les connexions lorsque l’on saisit un faisceau laser. On reste dans le registre de la réflexion pure, avec une courbe de difficulté bien calibrée dans le jeu principal. Une fois dans le bain, on enchaîne les énigmes avec un plaisir certain, tout en se disant régulièrement “ah mais oui, c’était évident… » après 40 minutes de souffrance mentale.

Mais le vrai ajout de cette version, c’est évidemment le nouveau chapitre In The Beginning, qui revient aux origines de la simulation et d’Alexandra Drennan. Plus qu’un simple bonus, ce DLC est un véritable défi intellectuel – à tel point qu’il a fini par me décourager. Et pourtant, j’ai adoré le jeu principal, que j’ai terminé avec des étoiles dans les yeux (et quelques neurones en moins). Mais là, on est dans la cour des grands, du genre à vous faire remettre en question votre quotient intellectuel à chaque puzzle. Le niveau de difficulté atteint celui de Road to Gehenna – lui aussi inclus dans cette version – et il est clairement recommandé de s’y frotter uniquement une fois le jeu principal terminé… et encore, avec du thé, des vitamines et beaucoup de patience.

Il faut néanmoins reconnaître que In The Beginning profite à fond du nouveau moteur graphique. Les environnements sont plus ouverts, plus organiques, et rappellent un peu l’approche du second opus, avec une liberté d’exploration renforcée. L’ambiance y est fabuleuse, presque mystique. Et cerise sur le gâteau : les nombreux easter eggs sont désormais intégrés de façon totalement intradiégétique. Oui, oui, vous avez bien lu. Ils ne sont plus juste planqués dans un coin pour faire sourire, ils font désormais partie du monde. Une manière maline et élégante de récompenser les curieux sans casser l’immersion.

Côté bande-son, on retrouve avec bonheur les magnifiques compositions de Damjan Mravunac, toujours aussi inspirées, entre piano mélancolique, nappes électroniques et envolées presque sacrées. Le nouveau DLC introduit quelques morceaux inédits, tout aussi somptueux, qui s’intègrent parfaitement au reste de la bande-son. C’est simple : il suffit de fermer les yeux cinq secondes et on a l’impression d’assister à une révélation cosmique (bon, parfois on meurt criblé de balles par une tourelle en rouvrant les yeux, mais ça fait partie du jeu).

Un petit regret toutefois du côté du doublage : si le jeu de base et Road to Gehenna conservent leurs excellentes voix françaises d’origine, le nouveau chapitre, lui, n’est disponible qu’en anglais sous-titré. C’est un peu dommage, surtout pour ceux qui avaient l’habitude de s’imprégner pleinement de cette ambiance grâce aux voix. Rien de dramatique, mais un petit manque tout de même, surtout dans un jeu où les dialogues et les monologues existentiels ont une place si importante.

Mais malgré ces quelques réserves – et quelques crises de nerfs sur certains puzzles – The Talos Principle: Reawakened reste un chef-d’œuvre. Un jeu qui ne se contente pas de faire travailler vos méninges, mais qui pousse aussi à réfléchir au sens de la vie, à la conscience, à la mort, à la liberté… et à votre capacité à rester calme quand un faisceau laser refuse obstinément de toucher son fichu récepteur. C’est une expérience dense, intelligente, exigeante, mais profondément gratifiante. On en ressort changé. Ou du moins, avec l’envie de lire un peu plus de philosophie. Et ça, c’est pas rien.

D’ailleurs, si vous souhaitez un peu d’aide pour résoudre les énigmes du jeu, retrouvez le Walkthrough complet du jeu original sur la playlist youtube suivante :