Sans vous mentir, Blizzard est une société assez à part dans mon cœur pour ses productions qui ont suivi toute ma jeunesse de Pcéiste, avec mes premiers émois vidéoludiques sur des titres et séries intemporels, comme Diablo, Warcraft, Starcraft et un peu plus récemment sur Hearthstone qui m’occupe lui encore de longues heures de jeu sur PC ou mobile. Aujourd’hui encore, je pourrais très bien relancer n’importe lequel de ces titres, du plus ancien au plus récent, et l’apprécier toujours autant. Ce sont d’ailleurs les seuls jeux qui arrivent encore à ne pas me faire lâcher définitivement le PC pour les consoles.
Bien sûr, je ne parle pas d’aveuglement complet autour de leurs produits, tout n’est pas parfait loin de la. Récemment des titres comme Diablo Immortal, & Diablo 2 Remastered ont pu décevoir les fans pour le jeu-transaction pour l’un, et le manque de « nouveautés » pour le second. Diablo III a aussi été assez controversé à sa sortie avec son hôtel des ventes et sa difficulté toute relative, mais il s’est amélioré depuis à coups de correctifs réguliers.
Avoir donc l’opportunité de réaliser le test de Diablo IV dans sa version finale était important pour moi, le hack & slash me colle à la peau depuis bien longtemps, et j’avais vraiment hâte de mettre la main dessus après avoir pu également tester les deux bêtas ouvertes.
Sanctuaire en toute liberté
Auparavant découpé en actes et en zones de jeu bien distinctes Diablo IV chamboule toutes nos habitudes, et propose cette fois de parcourir Sanctuaire en toute liberté. Pour les nouveaux arrivants sur la licence, Sanctuaire est une sorte de refuge pour les néphalems et humains crée par la démone Lilith, fille de Méphisto, lui même frère de Diablo, et Inarius, Lieutenant de l’Archange Tyraël. On peut explorer dès le départ la carte du monde sans contrainte, et aller chatouiller les zones les plus éloignées du début du jeu sans être inquiété de la difficulté, elle s’adapte en permanence au niveau du joueur. L’immensité de la carte, permet malgré tout de diversifier les lieux, passant des zones montagneuses enneigées, aux sables du désert, en passant par les marécages, voire faire un tour près des côtes maritimes. Seuls quelques lieux, comme des donjons spécifiques, vous imposeront un niveau de personnage spécifique pour pouvoir y entrer « sereinement ». Une vraie bouffée d’air pour la licence, d’autant plus avec l’ajout des montures qui permet de traverser encore plus rapidement et au détriment des ennemis qui vous voient passer sans pouvoir vous atteindre. Bien entendu, la carte se dévoilera au fur et à mesure de vos déplacements, et il sera nécessaire d’activer les points de téléportation dans les villes comme auparavant.
Le changement c’est maintenant
Sans complètement renouveler la formule, Diablo IV apporte son lot de nouveautés et de changements qui feront forcément date dans la série, sans pour autant déboussoler les fans de la première heure. Déjà présente dans Diablo III, la téléportation « gratuite » à la dernière ville visité existait déjà. Les parchemins de téléportation et d’identification ayant disparu après Diablo II, cette fois une nouvelle fonctionnalité vous permet de vous déplacer vers les points de téléportation des villes depuis n’importe quel autre endroit de la carte, plus besoin d’être déjà sur un point de téléportation pour aller sur un autre. Fini également les objets non identifiés dans l’inventaire, vous récupérez des oboles chuchotantes en battant les ennemis, et celles-ci pourront être utilisées chez un marchand spécifique, qui vous proposera diverses pièces d’équipements que vous pourrez acheter pour croiser les doigts et obtenir des objets très intéressants parfois. Ce marchand proposera aussi des clés murmurantes, qui elles ouvriront des coffres silencieux disséminés un peu partout sur la carte. À choisir, il faudra peut-être mieux privilégier ces clés qui coûtent peu cher et qui vous rapporteront bien plus de stuff à l’ouverture d’un coffre, même si le contenu reste aléatoire, évidemment.
Pour ce qui est des potions de vie, la formule a encore changé et vous commencez cette fois avec 4 potions de vie, et vous pourrez augmenter la quantité transportable et l’efficacité chez un marchand spécifique lorsque vous passez un certain nombre de niveaux, de manière régulière. Effectuer des missions secondaires et parcourir la carte du jeu vous donnera aussi de l’expérience spécifique qui vous récompensera avec divers bonus, dont également le nombre de potions transportable. Comme dans Diablo III, celles-ci ne prenant plus de place dans votre inventaire, elles pourront cette fois être utilisée à votre guise. On perd l’utilisation infinie des potions, mais on y gagne sur l’utilisation à la demande, sans attendre 30 secondes entre chaque. Bien plus cohérent de mon point de vue, et moins pénalisant ingame.
Un petit point sur l’inventaire, qui ressemble également plutôt pas mal à celui de Diablo III, mais avec une petite nuance, quelle que soit la taille de l’objet possédé, il prendra un seul emplacement dans votre inventaire. Un vrai soulagement mais le jeu restant très généreux en loot, cela ne vous empêchera pas de faire des allers-retours pour revendre ou transformer en pièces détachées votre stock de manière régulière. À savoir également que l’inventaire est fragmenté en plusieurs sous inventaires, dans lesquels vous conserverez vos objets de quêtes, ou les ingrédients pour réaliser vos potions.
En parlant des potions, vous trouverez en explorant la carte du jeu, bon nombre de nouvelles choses à ramasser, les oboles dont j’ai déjà parlé plus tôt, mais aussi tout un tas d’ingrédients à prendre sur des filons de minerais, sur des plantes, etc… Ce loot supplémentaire vous permettra de créer encore une fois chez un marchand spécifique des potions particulières vous octroyant des bonus en combat, avec entre autres des bonus d’xp, d’armure, de dégâts contre des catégories de monstres particuliers (morts vivants, chevaliers, arachnides, et j’en passe). Certaines potions étant particulièrement puissantes, avec une durée néanmoins limitée bien sûr. À noter le loot automatique des pièces d’or sur les corps de vos ennemis, et le reste sera à votre libre choix, avec le code couleur habituels des objets, vous permettant de choisir quoi ramasser et quoi laisser au sol. Les ennemis étant par contre particulièrement généreux à générer des pierres et crânes à sertir, au point de vite se retrouver avec un gros stock, sans pouvoir vraiment en faire quelque chose. Le coût pour créer des emplacements à sertir reste toujours aussi élevé, et les objets déjà prêts à sertir ne sont pas non plus très demandeurs en ressource, sauf à changer d’équipement toutes les 5 minutes.
Progression, levelling, et compétences
Tout hack & slash qui se mérite se doit de trouver le parfait équilibre en difficulté et plaisir de jeu. C’est une chose assez difficile et même si j’apprécie beaucoup Diablo, force est d’admettre que d’autres titres ont réussi à faire parfois mieux que le maître, comme Path Of Exile qui proposait un jeu extrêmement généreux en contenu. Blizzard ne se laisse néanmoins pas faire, et remet les pendules à l’heure avec Diablo IV. Hormis pendant les toutes premières heures, le jeu vous imposera bien vite une difficulté bien mieux dosée que pour Diablo III, avec seulement quatre niveaux de monde différents, avec seulement deux accessibles jusqu’au niveau 50, pour ensuite en déverrouiller un 3iéme, puis un 4iéme au niveau 70. La montée de niveau est progressive, et sera assez gourmande en heures de jeu à partir d’une bonne trentaine de niveaux. Encore plus à partir du niveau 50, où ne seront plus délivrés de points de compétences, mais des points de Paragon. L’avantage restant, est que votre barre d’expérience sera, à partir de la, fragmentée en quatre parties égale. Chaque quart de niveau obtenu vous délivrant donc des points de Paragon assez régulièrement. Vous choisissiez un plateau de Paragon parmi plusieurs et vous devrez ensuite avancer nœud par nœud pour débloquer les bonus qui vous intéressent, plus de force, de dextérité, d’intelligence, de résistance aux éléments au choix, etc… Certains emplacements à débloquer vous permettent d’octroyer des glyphes récoltés en explorant les donjons, qui améliorent encore plus les capacités et qui peuvent eux aussi être boostés dans les donjons de cauchemars.
L’équipement joue aussi un rôle très important dans votre progression, vous devrez bien vite ne plus vous attacher à votre stuff favori. En effet, il sera bien plus important de changer régulièrement celui-ci, pour vous permettre de progresser plus vite dans les niveaux, en augmentant votre force de frappe et vos dégâts élémentaires, hormis peut-être pour les objets uniques qui auront une supériorité telle, qu’elle vous permettra de les conserver longtemps. Chaque pièce d’équipement pourra d’ailleurs être améliorée chez un marchand adéquat, vous accordant 4, voire 5 niveaux d’améliorations qui peuvent vite faire la différence. J’ai bien vite remarqué la différence aux abords du niveau 50, avec mon stuff un peu vieillissant en level, avec des ennemis qui frappaient très fort, mais pour lesquels j’ai bien vite changé la donne en m’équipant avec du stuff plus proche de mon niveau de personnage, accélérant la vitesse de montée de niveau au passage.
Pour la partie RPG, les nouveaux arbres de compétences de Diablo IV vont en perturber plus d’un au départ. En effet, on va vous proposer une progression linéaire, avec des compétences à débloquer par palier, sachant que sur chacun de ses paliers vous devrez privilégier une seule des compétences disponibles. Une seule sera de toute façon sélectionnable à la fois pour l’attribution de celles-ci sur les touches du clavier ou de la manette. Rien ne vous empêche certes d’utiliser vos points d’expérience pour activer à la fois une compétence de givre et de poison sur un palier spécifique par exemple, mais vous devrez repasser par l’inventaire pour basculer de l’une à l’autre. Le nombre de points d’expérience disponibles jusqu’au niveau 50 vous imposera de toute façon bien vite un choix pour vous permettre d’optimiser au mieux votre personnage. Une fois atteint la fin de l’arbre, un dernier choix pour une compétence spéciale nommée « ultime » vous sera cette fois-ci imposé, une seule et unique sera activable. Reste quand même le choix de récupérer vos points de compétence à tout moment pour les attribuer d’une tout autre manière, de façon gratuite pour les premiers, mais assez vite payante en pièces d’or trébuchantes pour la suite.
Enfin au niveau du contenu, Diablo IV propose vraiment énormément de choses à faire, pour lequel je vous inviterais d’ailleurs à commencer par vous focaliser sur la quête principale avec votre premier personnage, tant les quêtes secondaires, et les donjons rencontrés par-ci par-là sont gourmands en temps de jeu. La quête principale se déroule en huit actes qui ont une durée variable, avec une histoire que j’ai trouvée un peu moins mise en avant, peut être due au fait que l’on passe d’un acte à un autre sans vraiment voir la différence. Les quêtes secondaires, elles, sont assez variées avec des missions fedex évidemment, mais aussi certaines en plusieurs étapes avec des histoires qui tiennent la route comme d’aller essayer de sauver un personnage en vain, puis d’aller enterrer son corps, et enfin de faire une prière sur un autel en son honneur. On n’est pas au niveau de l’écriture des quêtes secondaires de The Witcher 3 mais on s’en rapproche. Après plus de 25 h de jeu pour finir la trame principale, j’ai l’impression d’être très loin d’en avoir fini avec ce florilège de quêtes secondaires, certaines même parfois en lien direct avec l’histoire principale. Sans compter le niveau 70 qui vous permettra d’avoir la « vraie » fin du jeu. Je ne vais même pas vous décrire en large et en travers les donjons du cauchemar ou les boss de monde qui apparaissent de manière aléatoire à tout moment de votre partie, ni de l’Arbre des murmures qui ajoutent tout un tas de missions sur la carte, et qui vous récompensera généreuse à chaque lot de dix faveurs sinistres que vous récolterez en effectuant ces missions. A savoir d’ailleurs qu’une fois le jeu « fini » une fois, vous pouvez créer un nouveau personnage en passant la quête principale, avec certes le niveau minimum d’expérience, mais la possibilité d’utiliser tout de suite une monture (alors qu’elle est déblocable uniquement à partir de l’acte 4 au départ). Vous pourrez également toujours utiliser votre coffre dans les villes pour partager des items entre vos personnages, permettant de l’équiper plus rapidement sans devoir looter de nombreuses heures.
Personnellement, j’ai l’impression de n’avoir fait qu’effleurer la surface en ayant pourtant passé de longues heures, et en ayant atteint seulement le niveau 56 à l’heure ou j’écris ces lignes avec un de mes personnages.
Du multi partout !!!
À vrai dire, Diablo, j’y joue de manière très perso, en solo. À peine j’ai tenté de convertir mon fils à faire quelques parties en coop sur le même écran, en vain. Il faut dire, à l’époque des premiers Diablo, c’était le balbutiement des jeux en réseau, de Battle.net et jouer en multi demandait souvent d’avoir chacun son PC côte à côte avec un câble croisé pour relier les machines. Bien sûr Diablo III avait rendu la chose bien plus facile, mais je ne m’y étais guère intéressé car j’étais plongé dans l’histoire de moi, héros solitaire, sauveur du monde et destructeur du mal.
Mais on est en 2023, et la bêta de Diablo m’a un peu perturbée sur ce point au départ. Rendez-vous compte, en plein jeu, j’active un événement sur la carte, je commence à remplir l’objectif, et d’un coup un druide et un sorcier débarque pour tuer mes ennemis et se servir dans le coffre qui apparaît suite à la réussite de cet événement. Vite rassuré en voyant que chacun avait sa propre récompense, j’ai donc accepté de devoir partager les terres de Sanctuaire avec mes autres camarades joueurs du monde entier. Diablo IV lorgne ainsi du côté du MMORPG, et vous perdrez vite ce sentiment de solitude et de héros solitaire que vous avez incarné pendant des années sur les autres titres de la série. Les villes sont souvent remplies de pas mal d’autres joueurs, et vous rencontrerez souvent des héros sur monture foulant la même route que la vôtre. Sans pour autant être omniprésent et en surnombres cependant, l’équilibrage au niveau des serveurs semble indiquer une limite en nombres de joueurs visibles au même endroit et c’est tant mieux. Je me suis même surpris à répondre juste avant d’entrer dans un donjon à un parfait inconnu, et de chercher comment interagir avec le chat (pas hypersimple sur console, demanderait un clavier intelligent pour répondre plus vite), et surtout répondant à son « Can I join », de l’ajouter dans un groupe et nous permettre de jouer ensemble de la plus simple manière. Partageant ainsi plusieurs heures de jeux ensemble, et terminant par un « See you next time » ainsi qu’un ajout dans la liste d’amis, j’ai compris tout l’intérêt et le plaisir de cette omniprésence du multijoueur dans une campagne solo qui n’existe plus vraiment en soi.
Les artistes de chez Blizzard répondent toujours présents
Blizzard, c’est aussi des vidéos en CGI du feu de dieu qui éclataient déjà les rétines en 1996 en compétition avec celles de Squaresoft sur Final Fantasy VII.
Tchao les CGI (ou presque), avec une nouvelle formule cette année, la technologie évoluant, Blizzard a choisi d’utiliser le moteur du jeu directement pour le rendu des vidéos racontant l’histoire du jeu. Cela permet une transition de manière hyperfluide entre le gameplay et l’histoire, et reste du plus bel effet, même si cela surprend la première fois.
Plus sombres et plus gores que Diablo III, les visuels restent toujours splendides, avec un fort souci du détail, comme les traces de pas persistantes dans la neige ou le sable, le passage dans des flaques d’eaux, les animaux faisant leur vie dans les décors, et bien sûr les personnages qui changeant à la moindre pièce d’équipement, permettant de ne jamais rencontrer une classe de personnage identique à un autre. Vous aurez cependant la possibilité d’attribuer un visuel bien précis pour votre personnage, pour qu’il garde toujours la même allure, quel que soit l’équipement porté.
L’environnement sonore reste aussi de très haut niveau, même si les chocs des combats peuvent être vite répétitifs à terme, les musiques sont par contre un peu trop discrètes par rapport au volume choisi par défaut par les développeurs. Un petit tour dans les réglages permet cependant de les faire passer au niveau adéquat pour apprécier tout l’art des musiciens de l’équipement, avec certaines sonorités rappelant les meilleurs titres des anciens opus.
On peut aussi souligner une VF de qualité, même si ce n’est pas une surprise une fois encore.
Avant de conclure, un petit apercu du jeu en vidéo :
La magie Blizzard marche encore ?
Pour ma part, et pour conclure cet article, c’est un grand oui ! Diablo IV nous propose des nouveautés, certaines attendues depuis un moment, d’autres parfois surprenantes, mais aucune décevante pour ma part. Il est d’ailleurs très compliqué de ne pas tirer sur la longueur pour réaliser ce test sans oublier sûrement plein de choses à vous raconter. En parallèle, les premiers retours sur la difficulté et sur la lenteur du levelling ne me paraissent certes pas complètement infondés, mais reste que Blizzard propose vraiment de quoi vous tenir en haleine pendant de nombreuses heures. C’est simple, il m’est très difficile en tant que rédacteur de devoir lâcher la manette pour passer à autre chose, et pour ça je trouve que Blizzard à parfaitement rempli le contrat. Déjà à l’écoute des demandes de joueurs depuis un mois environ que le jeu est sorti, je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que des correctifs pourront probablement résoudre quelques mécontentements remontés par les joueurs. L’arrivée très prochaine des saisons va permettre d’ailleurs de voir la suite du voyage proposé par le studio. Pour ma part, j’attends toujours le retour quasi-impossible de Diablo en ennemi ultime à abattre, Blizzard, si tu me lis…