Les zombies, c’est un peu notre hobby à nous. Comme d’autres ont le curling-bâton ou le bingo du samedi soir, nous, on aime tailler de la chair morte, repousser des hordes de morts-vivants et surveiller les plaies infectées de nos co-survivants. Bref, on aime survivre (enfin plutôt essayer de survivre) à une apocalypse zombie. Du coup, quand on a vu qu’un nouveau jeu nous proposait de passer une nuit d’angoisse au milieu de râles affamés provenant de mâchoires disloquées, nous n’avons pas hésité longtemps. Ça s’appelle Until Daylight, c’est signé Flyos Games et c’est délicieusement anxiogène !
Le soleil darde ses derniers rayons sur votre abri de fortune. Dans quelques instants viendra l’obscurité et avec elle, les hordes de morts-vivants. Vous le savez, c’est chaque nuit le même rituel. Dès que le soleil est couché, les zombies sortent de leurs cachettes et se mettent à errer en quête de ce qu’ils pensent être leur pitance : vous. Et comme lors de chaque nuit, vous avez bien conscience que celle-ci sera peut-être (voire sûrement) la dernière. Le combat est à chaque fois plus âpre et plus inégal. Au fil des heures, les assaillants reviennent, toujours plus nombreux et l’aube semble au bout d’un long tunnel peuplé de de dents avides et de griffes pointues. Tiendrez-vous jusque-là ou finirez-vous en sandwich de Jean-Claude ?
Cherchez, combattez survivez, … et recommencez.
Until Daylight est un jeu coopératif dans lequel les joueurs incarnent chacun un survivant et comme nous ne sommes pas tous égaux devant l’Apocalypse, chacun dispose de sa propre arme mais aussi d’un avantage et d’un désavantage (coucou le Hipster qui ne veut pas porter d’arme à feu). Partant de là, les joueurs vont faire face à dix vagues d’ennemis successives mais ce n’est pas tout, comme la fin du monde n’a pas entamé votre empathie, il vous faudra, en plus de simplement survivre, réussir à sauver au moins un survivant extérieur au groupe pour valider votre victoire. Votre bonté vous perdra (littéralement)…
Concrètement, chaque manche se divise en trois phases. La première est la phase de recherche lors de laquelle les joueurs vont (principalement) fouiller les poubelles vestiges de la civilisation à la recherche de tout ce qui pourrait leur être utile dans leur objectif de survie (comme des munitions, de quoi construire des pièges ou des barricades, etc.). Cette phase est soumise au temps, c’est-à-dire qu’en début de phase, vous allez lancer un décompte via l’application mobile (ça marche aussi avec un sablier mais le sablier ne fournit pas la musique angoissante donc nous lui avons préféré l’application). Quand le temps imparti est écoulé, la horde déboule et il est temps de combattre…
Vous voilà dans la seconde phase de la manche, celle au cours de laquelle vous allez tenter de purifier le monde des affreux zombies qui le polluent. A grands coups de dés et avec le renfort de tout ce que vous aurez pu trouver d’utile, vous allez réduire la horde en nombre voire l’exterminer complètement. Et si ça se met bien,vous pourriez même essayer de secourir un pauvre survivant qui n’avait rien à faire là.
Enfin, lors de la troisième et dernière phase, ce sont les ennemis qui vous attaquent et entre les pillards qui chercheront en plus à vous dépouiller et les monstres particulièrement résistants qui disposent de trois dés de combat, vous allez souffrir (mais rassurez-vous, vous allez aimer ça).
Ils m’entraînent au bout de la nuit… Les démons de minuit…
Pour en avoir expérimenté un grand nombre, nous pouvons l’affirmer, Until Daylight est un jeu qui a été très bien pensé. Sans être complexe, il dispose de plusieurs petites règles qui donnent du sel (sur les plaies) au jeu. Par exemple, et comme dans tout groupe de survivants, un Chef de Groupe va se dégager et dans Until Daylight, cela se fera au mérite puisque c’est toujours le joueur disposant du plus d’expérience qui héritera du titre (et verra son avantage doublé). Dans le même ordre d’idée, il vous sera toujours possible d’attaquer les errants et autres brutes qui pullulent dans la zone d’un coéquipier mais le bruit en attirera inévitablement un certain nombre vers votre propre zone de jeu. Une véritable stratégie de groupe sera donc essentielle si vous voulez (espérer) voir le soleil se lever.
Un autre point qui nous a séduits dans Until Daylight est son côté angoissant et nerveux. La phase de fouille est particulièrement tendue car tous les joueurs savent que le temps leur est compté et que la fenêtre de tir dont ils disposent pour débusquer un matériel utile est particulièrement réduite. Ensuite, ce côté immersif est renforcé par le matériel soigné et les illustrations surprenantes du jeu. Tout en restant un jeu sur le thème de l’apocalypse zombie, les créatures proposées dépassent la cadre Romeroesque et s’apparentent même parfois à des mi-zombies mi-reptiliens. Enfin, le niveau de difficulté est lui aussi bien dosé et le jeu gagne progressivement en puissance au fil des tours (ce qui est aussi dû au nombre croissant d’ennemis arrivant à chaque vague).
En conclusion, Until Daylight est un jeu soigné qui ravira les amateurs de survie, de nuits d’angoisse et de combats âpres et tendus. Mais on vous laisse, le crépuscule arrive et il nous reste quelques poubelles à fouiller… Je sens bien que celle-là pourrait contenir de quoi me confectionner une bombe dévastatrice…
Until Daylight, un jeu de Thomas Filippi et Gary Paitre, illustré par Benjamin Bauchau et Elsa Lamy et édité par Flyos Games.
Nombre de joueurs : 3 à 6
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 60 à 90 minutes