Akileos s’est dévoué à rééditer certains succès des comics des années 1950 depuis plusieurs années déjà. Alors que les moins avertis auront certainement entendu parlé des volumes de Tales from the Crypt (plus connu sous le nom Les Contes de la Crypte en France), d’autres succès d’Entertainment Comics ont également eu droit à une publication chez les éditeurs de basés en Gironde. C’est ainsi que le volume 2 de la série The Haunt of Fear a vu le jour en novembre 2017. Voici mon avis sur cette publication.
Des séries entremêlées
Ce qui frappe dans ce second volume – et c’est un point qui est commun également avec le premier – c’est le fait que l’on assiste sans cesse à un croisement entre les histoires de la Sorcière et du Gardien de la Crypte. En fait, ce croisement est visible également dans les tomes de Tales from the Crypt. Les deux magazines étaient, il semblerait, très liés et on comprend pourquoi : les histoires qui y sont racontées pourraient être rangées dans la même catégorie, horrifique et surnaturel.
Tout cela pour dire que si vous appréciez les publications estampillées Tales from the Crypt, il y a toutes les chances que vous appréciez celles sous le nom The Haunt of Fear qui désigne plus le nom du magazine de l’époque dans lequel sont parues les histoires qu’une démarcation avec l’autre série phare d’EC Comics. Du coup, si vous aimez les histoires qui donnent le petit frisson dans le dos, le soir dans son lit, vous aimerez tant l’un que l’autre, ne vous arrêtez pas au fait que le nom vous semble moins familier.
De manière générale, les différentes histoires proposées sont variées et jouent la carte de l’étrange pour faire peur ou donner envie au lecteur de savoir le fin mot de l’histoire. Un mélange entre enquête et surnaturel horrifique qui est vraiment agréable, même si certains ressors narratifs sont datés. Des histoires comme « Une momie très étrange » ou « Par amour de la mort » proposent des ambiances vraiment sympathiques. La première citée en particulier met en avant le goût pour l’aventure et « l’exotique » qui était peut-être plus prégnant dans les années 1950, c’est aussi pour ça que ces publications sont intéressantes : se rendre compte du changement dans les perceptions depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui.
Esthétiquement marqué par son époque
The Haunt of Fear est une série d’histoire qui a vu le jour alors que la façon de présenter esthétiquement les personnages n’était pas la même qu’aujourd’hui. Comme pour la plupart des publications d’EC Comics, l’accent semble mis sur les expressions faciales des différents protagonistes. Quitte à ce que ces expressions soient parfois un peu caricaturales ou sur-jouées. On repère généralement très vite les personnages malfaisants à une certaine déformation malicieuse du visage et les expressions corporelles sont également très importantes. On se rend tout de même compte que de nombreux modèles de personnages sont allégrement réutilisés d’une histoire à l’autre pour gagner du temps, les calendriers de parution de l’époque étaient certainement exigeants.
Pour finir, un mot sur l’édition d’Akileos, remarquable dans la qualité du papier et de la reliure. Ces anthologies sous forme de hardcovers sont un véritable plaisir. On sent que l’on tient un bel ouvrage en main et la continuité visuelle est respectée sur toutes les séries liées à EC Comics, un bon point pour avoir une jolie bibliothèque uniforme. Restent quelques coquilles dans les textes, qui sont heureusement très rares et qui ne gâchent pas le plaisir que l’on a à lire ou relire ces petites histoires.