Chains of Freedom vient juste de débarquer sur PC (Steam, GOG et Epic Games Store) ainsi que sur les consoles de salon dont la Xbox Series X/S, la PS5 et même la PS4 qui est, aujourd’hui, à l’automne de sa vie. Ce jeu multiplateforme se présente comme un TBS (Turn-Based Strategy) misant sur la stratégie au tour par tour dans un monde en ruines. Nordcurrent, le studio derrière ce titre, a promis un jeu explosif et s’est fixé comme ambition d’emmener les joueurs faire une virée vidéoludique dans une ambiance post-apocalyptique. Présentée comme ça, l’idée est pas mal. Alors, tient-il ses promesses sur le terrain ? Pas vraiment, malheureusement.
Une intrigue prévisible
La trame narrative de ce titre indépendant prend place dans un pays fictif d’Europe de l’Est. Un météore vient de se crasher et, comme si ça ne suffisait pas, une substance mutagène, l’EDEN, transforme les humains en mutants. Il faut dire que le synopsis de Chains of Freedom reprend les histoires classiques héritées des autres jeux du genre. C’est donc tout naturellement que vous allez vous retrouver à la tête d’une escouade et votre principale mission est de rétablir l’ordre dans ce monde dévasté.
Les mécaniques du jeu se rapprochent vraiment de ceux de Xcom. La différence est que Xcom est parvenu à instaurer une tension constante grâce à une IA imprévisible, des missions scénarisées et à une montée en puissance bien dosée, choses que Chains of Freedom peine à retranscrire. La difficulté est moins organique et les choix tactiques finissent par se ressembler d’une mission à une autre.
Passons maintenant au peigne fin la narration. Force est de constater que celle-ci pose des bases solides : l’atmosphère est oppressante et les enjeux sont clairement définis. On sent que les développeurs ont eu une réelle volonté de construire un univers cohérent, mystérieux et riche en choix cornéliens. Hélas, le jeu ne parvient pas à donner corps à ce contexte, malgré les dialogues travaillés et la tentative d’instaurer mystère et suspens lors des missions.
Un tour par tour rigide
Le gameplay central repose sur des combats au tour par tour. Prudence et stratégie sont donc de mise pour rester en vie. Votre unité dispose d’un certain nombre de points d’action par tour, à dépenser avec parcimonie. Par exemple, une attaque de mêlée coûte huit points, tandis qu’un tir au fusil en coûte dix. À noter que le fait de recharger votre arme vous coûtera aussi des points. Sur ce point, le jeu offre une certaine flexibilité. Lorsque vous parvenez à toucher un ennemi, les dégâts sont aléatoires et oscillent du standard au critique. Lorsque la chance vous sourit, vous pourriez tuer un ennemi d’un coup de balle. Tout ça, c’est assez solide mais encore faut-il que l’action ait du mordant, que les affrontements soient percutants et qu’ils soient surtout visuellement satisfaisants. Or, dans Chains of Freedom, les batailles s’avèrent, comment dire, mollasson.
Les mouvements des personnages sont rigides, presque robotiques. Par exemple, on peut sprinter, mais les mouvements de notre squad sont lents, ce qui contraste un peu avec le ton du jeu, qui est supposé être dynamique étant donné qu’on est dans un monde post-apocalyptique. J’ai vraiment eu l’impression de diriger des automates sur le champ de bataille. En pleine action, c’est à peine plus convaincant : les échanges de tirs manquent de punch, pire encore, les attaques au corps-à-corps ne font pas mieux. J’ai d’ailleurs trouvé dommage que l’ajout d’éléments gores, visiblement mis en avant, apparaît comme une tentative de compenser un manque d’impact global.
![6undTTGBrI-1024x576 [Test PC] Chains of Freedom](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/04/6undTTGBrI.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
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Un visuel convaincant mais des personnages figés
Visuellement parlant, Chains of Freedom est beau, c’est d’ailleurs une grande qualité qui fait sa force ! L’ambiance « fin du monde » est plutôt bien retranscrite et les textures tout comme l’éclairage sont bien travaillés.
Néanmoins, dès que l’on s’attarde sur les modèles des personnages, le charme s’estompe. Difficile d’ignorer leur rigidité, leurs expressions faciales quasi inexistantes et le manque général de fluidité dans leurs mouvements. On est en 2025 et avec des pointures comme Jagged Alliance 3 et Hard West II, il est difficile d’ignorer ces détails.
Une ambiance sonore en demi-teinte
Si Chains of Freedom est superbe du côté des graphismes, sa bande sonore, quant à elle, manque de dynamisme. La musique, bien que présente, surtout au début, est assez timide et ne contribue pas assez à l’immersion.
Du côté des effets sonores, les échanges de tirs et les explosions sonnent creux. Les bruitages environnementaux, quant à eux, sont discrets, voire absents par moment, peut-être dus à un bug. Pour ce qui est du doublage, elle est correcte. Les émotions des personnages sont bien palpables grâce à la performance des acteurs.
En gros, hormis le jeu des comédiens qui prêtent leur voix aux protagonistes, la bande sonore de Chains of Freedom n’est pas à la hauteur de son univers visuel, mais ressemble plus à son contenu, qui n’est pas assez recherché. Sans pour autant être désagréable, elle reste en retrait par rapport aux standards actuels du genre et ne s’harmonise pas avec la narration du jeu.
Entre deux missions, l’ennui s’installe
Entre les missions, le jeu propose des petites phases d’exploration dans des zones semi-ouvertes. L’idée est simple : récupérer des ressources, préparer les prochains affrontements et choisir la stratégie entre furtivité et combat au premier front. Malheureusement, là encore, l’exécution laisse à désirer. Le rythme est lent, mais encore, les interactions avec l’environnement et les survivants sont anecdotiques.
Le mot de la fin
Pour être honnête, mon expérience en testant ce jeu s’est avérée plus contraignante que plaisante. La monotonie des combats s’est installée trop vite et je n’ai pas eu la dose de fun que j’attendais après la première heure. Certes, les mécaniques d’un bon tactical game sont bien là, mais le feeling in-game fait défaut.
Par ailleurs, le jeu tente d’intégrer un système moral. L’intention est louable mais l’exécution manque de profondeur. Les dialogues sont assez variés mais parfois statiques et les décisions finalement peu marquantes. Malgré tout, j’ai pris mon mal en patience et je suis allé jusqu’au bout. Quoi qu’il en soit, je sors de ce test assez déçu, pourtant le jeu avait clairement du potentiel.