Doom revient pour un nouvel épisode, le troisième depuis le reboot de la saga en 2016, et nous propose cette fois-ci un pivot pour nous plonger dans un univers « futuristico-médiéval » (pas sûr de cette appellation, on ne va pas se mentir) censé apporter un vent de fraîcheur à une saga qui a su se réinventer plus d’une fois. J’ai affronté les enfers pour vous, et je vous livre désormais notre verdict infernal.
![DOOMTDA_Forsaken-Plains-1-1024x576 [Test PS5] Doom : The Dark Ages](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/05/DOOMTDA_Forsaken-Plains-1.png?resize=1024%2C576&ssl=1)
Le renouveau du reboot du… euh… on est où là ?
Si j’ai fait l’impasse sur Doom Eternal, le second opus de la nouvelle trilogie, j’ai plongé dans l’épisode Doom de 2016 en début d’année pour rattraper mon retard, à un moment de ma vie où j’avais besoin d’un shot d’action survitaminé. C’est donc riche de souvenirs vifs et de syndromes post-traumatiques tout frais que j’ai attaqué ce nouvel épisode, bien décidé à en découdre une nouvelle fois avec les hordes d’ennemis venus des enfers.
On l’a dit, mais cet épisode prend le pari de transposer la formule dans un univers fait d’armures, de cotes de maille, de châteaux forts et de fléaux, mais aussi de vaisseaux spatiaux, de cités volantes, de boucliers plasmas. Un monde fourre-tout où se mêlent sans sourciller des méchas gigantesques tout droits issus de Pacific Rim (une partie de l’équipe de développement est d’ailleurs issue du monde du cinéma et a bossé sur le film) et des dragons équipés de canons, que l’on peut chevaucher. Sur le papier, je n’étais pas bien sûr que la mayonnaise prenne hyper bien, mais je dois bien avouer que, par une prouesse que je ne m’explique qu’à moitié, c’est hyper fluide et plaisant.
![DOOMTDA_The-Old-One-1024x576 [Test PS5] Doom : The Dark Ages](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/05/DOOMTDA_The-Old-One.png?resize=1024%2C576&ssl=1)
Concrètement, le titre nous plonge dans une aventure scénarisée qui, bien qu’elle soit hyper clichée, voire risible à de nombreux moments, vient modifier la façon d’appréhender l’univers de Doom. Dans The Dark Ages, les humains sont une nouvelle fois attaqués par les démons. Pour leur venir en aide (mais aussi et surtout pour sauver leurs propres fesses), des êtres mystiques, les Maykrs, dont on ne sait pas trop s’ils sont bons ou mauvais, déploient sur le champ de bataille le Doom Slayer (c’est vous !), un être surpuissant capable de décimer des légions à lui seul, et qu’ils ont réussi à « enchaîner » grâce à un drôle d’implant doré. En pratique, vous allez donc commencer l’aventure en étant catapulté depuis l’espace, débarquant au sol façon Avengers ayant abusé du Red Bull, l’onde de choc explosant tout le monde autour de la zone d’impact. De là, il ne vous reste plus qu’à foncer tout droit et décimer tout ce qui se présente face à vous pour aider les troupes humaines. Là réside l’un des points sympathiques de l’univers et de la narration : le Doom Slayer est catapulté au milieu du champ de bataille comme étant l’arme ultime, crainte par tout le monde, aussi bien côté démons qu’humains. C’est l’une des premières fois que l’on évolue parfois aux côtés d’autres personnes, qui ont d’ailleurs des réactions de craintes à notre égard, contribuant à la sensation de toute-puissance qui se dégage du personnage. De même, la narration passe beaucoup par des échanges entre les personnages secondaires qui commentent les actions du Doom Slayer – et deviennent d’une certaine manière la voix de ce personnage muet. Attention, le scénario n’est vraiment pas incroyable et on reste dans du très basique, du nanardesque, mais il a selon moi le mérite d’apporter un petit quelque chose en plus à l’aventure.
Et si… Captain America pétait un peu un plomb ?
Je vous parlais dans le paragraphe précédent de la sensation de puissance qui se dégage. Celle-ci se révèle bien évidemment encore davantage quand on commence à s’intéresser au cœur du gameplay, aux joutes si intenses qui ont fait de Doom la licence qu’elle est aujourd’hui. Le reboot de 2016 nous avait habitué à quelque chose d’assez génial, et Doom : The Dark Ages pousse la formule encore plus loin. On se retrouve ici aux commandes d’un véritable tank, un char d’assaut que rien ne peut arrêter. Un élément vient matérialiser tout cela : le bouclier, nouvel élément de gameplay central, qui va apporter énormément aussi bien en défense qu’en attaque. Il est en effet possible de lancer le bouclier à la manière de Captain America, et de le faire revenir à nous, découpant sans vergogne tout ce qui se met en travers de la route. Car oui, petite précision : le bouclier en question est équipé d’une sorte de tronçonneuse rotative, apportant un peu plus de piquant aux lancers. Il va être également possible de se servir d’une Charge de Bouclier, permettant de verrouiller un ennemi, même lointain, et de foncer d’un coup dans sa direction pour le faire exploser littéralement.
![image-1-1024x576 [Test PS5] Doom : The Dark Ages](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/05/image-1.png?resize=1024%2C576&ssl=1)
Le bouclier, couplé aux très (trop ?) nombreuses armes vient apporter une diversité aux affrontements qu’il est juste impossible de prendre à défaut. Il y en a pour absolument tous les styles et tous les goûts : shotgun, mitrailleuse, fusil à plasma, lance-grenade et bazooka se voient rejoindre par quelques belles trouvailles comme une sulfateuse broyant des crânes humains pour arroser les hordes qui nous font fasse de débris d’ossements et faire de véritables strikes. J’ai même trouvé qu’il y en avait un peu trop, et certaines sont restées complètement au placard durant ma partie, me focalisant sur certaines de mes préférées.
![DOOMTDA_Cacodemons-1024x576 [Test PS5] Doom : The Dark Ages](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/05/DOOMTDA_Cacodemons.png?resize=1024%2C576&ssl=1)
Le gameplay se voit doté par ailleurs de quelque chose de complètement nouveau, encore une fois lié au bouclier : un système de blocs et de parades, qui vient fondamentalement changer la manière de jouer. Les développeurs d’ID Software ont inclus dans les attaques ennemis des codes couleurs permettant de savoir comment réagir face aux assauts : rouge, l’attaque est à éviter ou bloquer / vert, l’attaque peut être renvoyée à l’envoyeur grâce à une belle parade. Si le principe est simple, on découvre petit à petit un monde qui se transforme régulièrement en véritable bullet hell, comme on peut en retrouver dans les shoot’em up, dans lesquels il va falloir naviguer pour tenter d’éviter et parer les attaques.
Tout cela est dense, très dense, mais malgré tout parfaitement équilibré : à aucun moment on ne se retrouve à subir le gameplay, et on se régale absolument à utiliser tout ce qui est à notre disposition. Le seul bémol provient du nombre d’armes, et notamment du fait qu’il soit possible de switcher avec Carré entre deux types d’armes de la même catégorie (le Shotgun et le Super Shotgun, par exemple), tandis que le type d’arme se sélectionne lui via une Roue de choix à ouvrir avec R1. Mais, c’est honnêtement faire la fine bouche.
![DOOMTDA_Cosmic-Baron-1024x576 [Test PS5] Doom : The Dark Ages](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/05/DOOMTDA_Cosmic-Baron.png?resize=1024%2C576&ssl=1)
Pendant 15 heures, la campagne solo nous livre un véritable récital macabre, une véritable régression jouissive dans laquelle on peut débrancher notre cerveau et laisser nos pulsions et nos réflexes parler. Doom : The Dark Ages est intense, brutal, violent, décérébré, mais parce qu’il le souhaite. Il ne s’encombre pas du superflu. Et cela se ressent jusqu’aux niveaux « capsules » qui viennent sortir le joueur de son rail, à savoir ceux dans lesquels il est possible de se glisser dans un gigantesque mécha pour des combats titanesques, le tout dans des couloirs hyper ressérrés. Ces phases sont simplement là pour vous faire dire quelque chose du genre « OOOOH JE SUIS GRAND ! OH REGARDE JE PEUX COURIR ET CASSER UN PONT JUSTE EN PASSANT DESSUS ! ». Oui, si possible en criant. Petit bémol en revanche concernant les phases à dos de dragons (oui, vous avez toujours bien lu). Si ces moments sont très chouettes lorsqu’il s’agit de voler, elles sont absolument immondes en termes de gunfights, que ce soit sur les phases de chasse où l’on poursuit un vaisseau ennemi, mais surtout lors des phases statiques. Ces phases n’étant pas là très régulièrement, on passe outre sans trop de problèmes, le reste du gameplay étant juste parfait. Et puis quand même. Des méchas géants et des dragons. C’est cool quand même.
Un univers hell-égant
Doom : The Dark Ages est un modèle en termes de gameplay, et il le doit en partie à son moteur physique, l’ID8. Moteur propriétaire d’ID Software, ce dernier fait des merveilles et parvient à nous en mettre plein la vue, aussi bien en termes visuels que via la physique du titre. Esthétiquement, c’est une véritable merveille, et pour peu que vous ne soyez pas refroidis par les univers infernaux que vous allez traverser, vous allez en prendre plein les yeux. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié les évolutions dans les environnements traversés, qui viennent apporter un peu de variété au tout.
Le moteur physique n’est pas en reste, avec des tonnes d’objets qui valsent dans tous les sens, des membres qui giclent quand on tire dessus. C’est aussi l’occasion d’évoquer mon pécher mignon sur le jeu : les arrivées aériennes. En sautant sur une horde en contrebas de notre position, on arrive avec un impact terrible, explosant 4-5 monstres d’un coup, dans ce qui est un des moves les plus badass que le jeu vidéo moderne ait porté récemment. Dantesque, d’autant plus que cela est accompagné d’un son qui, à l’image de tout le sound design du titre, est juste parfait.
![DOOMTDA_Sentinel-Command-Station-1024x576 [Test PS5] Doom : The Dark Ages](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/05/DOOMTDA_Sentinel-Command-Station.png?resize=1024%2C576&ssl=1)
Enfin, puisque l’on parle de son, un mot sur les thèmes musicaux du jeu. Ceux qui suivent l’actualité avaient pu suivre que le créateur originel des musiques de Doom n’était plus là, la faute notamment au rachat de Bethesda par Microsoft, et on perd donc un peu de ce qui faisait que Doom était Doom. Toutefois, je dois dire que j’ai été absolument charmé par la proposition, avec des gros morceaux de guitares électriques bien violents qui viennent rythmer les parties. Peut-être moins mémorable sur le long terme, mais vraiment efficace ingame.
Vous l’aurez compris, Doom : The Dark Ages m’a tout simplement régalé. Pendant toute la durée de l’aventure, on en prend plein la tronche, et les démons aussi. L’arrivée du bouclier ouvre des possibilités incroyables en termes de gameplay, tant sur la partie offensive que défensive, avec l’introduction des parades qui vient dynamiser encore les combats. Un titre qui fait du bien.