Suite spirituelle de Spintires : MudRunner, SnowRunner, développé par Saber Interactive et Focus, est un jeu de simulation au concept bien particulier. Le joueur y est invité à prendre les commandes de massifs engins sur roues, inspirés de réels camions, pour réaliser des livraisons dans les endroits les plus perdus et inhospitaliers de la planète. Tout un programme.
Plus frustrant que plaisant
Au premier abord le concept semble étrange, comme un OVNI du jeu vidéo. Il faut d’ailleurs dire que les premiers pas dans le jeu sont compliqués. Aux commandes d’un 4×4 balancé en plein milieu de la forêt du Michigan, sur un large chemin boueux, nous devons nous dépêtrer de la situation pour rejoindre un autre coin paumé de la carte. Entre apprentissage de la conduite du véhicule et utilisation de divers outils comme le treuil, rien n’est évident. Le jeu se voulant d’ailleurs extrêmement réaliste – ce qui est le but d’une simulation – il est difficile de ne pas se sentir frustrer. A peine avons nous fait quelques mètres dans la boue que le véhicule se retrouve bloqué à patiner. Il est alors temps de sortir le treuil, de s’accrocher à un arbre, de se faire tirer, et hop on recommence, encore et encore. D’un point à un autre de la carte, la route peut donc se faire longue… très longue. Puis, une fois que l’on se fait à l’exigence du titre, que l’on débloque de nouveaux équipements pour braver tous les climats, que l’on customise nos véhicules, le plaisir commence à venir. Un plaisir vite rattrapé par la difficulté, alors on repasse très vite à la frustration. Une sorte de cycle sans fin, du plaisir à la douleur il n’y a qu’un pas dans SnowRunner. Le concept du titre est très bien décrit dans la vidéo ci-dessous.
Les paysages (le jeu est découpé en trois environnements de 30 kilomètres carrés) sont agréables et diversifiés grâce à un moteur graphique qui tient la route. Ils vous feront passer des reliefs et chemins cahoteux du Michigan, aux routes enneigées de l’Alaska, avant d’aller se perdre dans les forêts denses de Russie. Les missions y sont nombreuses entre livraisons de matériel et réparation d’axes routiers, et les véhicules suffisamment renouvelés pour promettre plus d’une trentaine d’heures de jeu au minimum. A cela s’ajoute une mode coop où jusqu’à trois autres joueurs peuvent vous venir en aide pour mener à bien votre mission.
Là où le bât blesse, c’est du côté du gameplay. A la lourdeur réaliste des routes qui composent les différents environnements, s’ajoute la lourdeur du gameplay. La conduite des véhicules manque d’une sensation de réalisme, le tout est beaucoup trop rigide. Quelques détails deviennent même irritants à la longue. Par exemple, pour remettre les roues droites du camion, replacer le joystick au centre ne suffit pas, il faut le pousser un peu plus vers la gauche ou vers la droite pour cela. Comme si le titre était fait pour être joué avec un vrai volant et non avec un joystick. Pire encore, pour bien voir si nos roues sont droites (avant d’aller se crasher dans le décor) il faut sans cesse tourner la caméra pour apercevoir l’avant du camion. On retombe encore sur le côté frustrant et lent du reste du jeu.
Après plusieurs heures de jeu, le constat reste le même, le titre est un OVNI du jeu vidéo. Bon ou mauvais ? Impossible de le dire. Mais les amateurs de simulation réaliste devraient y trouver leur compte. D’autant plus que le contenu est riche et l’univers soigné, malgré un gameplay d’une lourdeur aussi extrême que les routes qui composent le titre. A réserver aux amateurs du genre.