Il est des jeux qui semblent être nés sous une bonne étoile ludique. Avec un duo d’auteurs constitué de Florian Sirieix et de Benoît Turpin, avec Vincent Dutrait aux illustrations et avec le talent éditorial de Lumberjacks Studio en toile de fond, The A.R.T. Project est incontestablement de ceux-là. Tous les ingrédients d’un excellent jeu étaient donc réunis et c’est non sans plaisir que l’équipe de Conso-Mag s’est lancée à la poursuite des trafiquants d’art !
A l’arrière du van qui la ramène au musée qu’elle n’aurait jamais dû quitter, vous couvez d’un regard admirateur une toile de maître vieille de cinq siècles. Sans votre intervention, celle-ci aurait fini sur le mur d’un riche collectionneur sans scrupule. Et si vous et votre vous félicitez de cette belle prise, vous savez que votre boulot est loin d’être terminé. De nombreux chefs-d’œuvre sont encore entre les griffes de la redoutée Main Blanche, la plus célèbre organisation criminelle opérant dans le domaine de l’art…

Le vol de la Joconde en 1911, probablement déjà un coup de la Main Blanche…
The A.R.T. Project est un jeu coopératif dans lequel les joueurs vont incarner les membres de la Art Rescue Team. Leur but : récupérer toutes les œuvres d’art dérobées par la Main Blanche avant que l’emprise de celle-ci ne puisse plus être contestée (ou avant que l’un d’eux ne meurt). Pour cela, un seul mot d’ordre : la coopération !
Plus concrètement, le jeu se déroule sur un plateau pays (il y en a six différents) sur lequel les joueurs vont voyager de ville en ville pour tenter de contrer les vilaines actions de la Main Blanche. A chaque tour, chaque joueur reçoit deux cartes Mission et va choisir d’en jouer une. Celle-ci demandera (et dans cet ordre) de défausser des ressources, d’ajouter des agents de la Main Blanche sur une ville, de gagner des ressources puis se transformera en carte Indice. Une fois certaines cartes Indice accumulées, des œuvres d’art apparaîtront sur le plateau et il s’agira pour les joueurs d’aller les collecter. Mais attention, la Main Blanche étend petit à petit son emprise sur le jeu et les joueurs devront veiller à ne pas se laisser déborder faute de quoi, ils pourraient perdre certaines villes (voire carrément la partie) !
Let’s talk about sex strategy baby
Il faut le dire, The A.R.T. Project n’est pas seulement un jeu coopératif, il est un jeu très coopératif. Il faut comprendre par-là que toutes les ressources sont mutualisées (à l’exception des cœurs que chaque joueur peut perdre ou dépenser) et qu’il n’existe pas de tour de jeu défini, celui-ci étant choisi par les joueurs à chaque tour. Vous l’avez compris, tout, absolument tout, devra faire l’objet d’une discussion. Un simple exemple : vous avez reçu une carte qui, si elle se transforme en carte Indice, permettra de faire apparaître une partition de musique volée sur une ville où par chance il n’y a pas d’agent de la Main Blanche. Mais pour cela, il faut dépenser une arme de la réserve commune et il n’y en a plus. Pour ne pas perdre un précieux cœur, vous demandez donc aux autres joueurs si l’un d’entre eux peut jouer avant vous et placer une arme sur le van de l’équipe (aka la réserve).
Tout au long de la partie, les joueurs seront donc appelés à s’organiser afin de maximiser leurs effets de jeu. Il faudra veiller à disposer de jerrycans d’essence pour permettre aux joueurs de se déplacer, à avoir des talkie-walkies en réserve pour appeler des renforts dont l’apport pourrait bien s’avérer indispensable dans la lutte contre les agents ennemis ou encore à éviter une trop grande concentration d’agents de la Main Blanche dans une même ville. Bref, il faudra être capable d’anticiper (notamment grâce aux indices des cartes Indice) mais aussi – et surtout – de bien travailler en équipe !

La Bible de Gutenberg a été localisée dans le nord de la Scandinavie et la Vénus de Milo semble profiter des plages polynésiennes. Il faut faire vite (surtout que la Vénus de Milo n’a pas de bras pour s’étaler de la crème solaire).
Nous le disions en préambule, The A.R.T. Project est un jeu né sous les meilleurs auspices. Ses auteurs ont su le doter d’une mécanique fluide mais addictive, son illustrateur l’a superbement embelli avec la patte graphique qu’on lui connaît et son éditeur a laissé parler sa magie en lui conférant un matériel et un univers qui donnent immédiatement envie de s’y plonger. Bref, il est une réussite et ce d’autant plus qu’il offre six plateaux différents, chaque région du monde venant avec sa propre mise en place et avec ses règles spécifiques. De quoi bien renouveler l’expérience de jeu !
Mais on vous laisse, le Museum (lui-aussi cher au cœur de Vincent Dutrait) nous met la pression pour récupérer une statue de Bouddha millénaire !


The A.R.T. Project, un jeu de Florian Sirieix et Benoît Turpin, illustré par Vincent Dutrait et édité par Lumberjacks Studio.
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 45 minutes
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