Très récemment, les éditions Matagot ont fait apparaître sur les étals un petit jeu de bluff signé Stéphane Beaume et nommé Aztec. Dans celui-ci, vous pourrez vous emparer du fabuleux trésor que cachait un temple oublié mais pour cela, il vous faudra affronter le plus grand des dangers : la malhonnêteté de vos amis !

Alors que les joyaux brillent de mille feux devant vos yeux, vous vous demandez comment votre petit groupe d’explorateurs a bien pu en arriver là. Après avoir déjoué des pièges mortels, affronté des animaux sauvages, résolu quelques énigmes complexes et échappé aux flèches acérées des derniers gardiens du temple, vous pensiez pourtant avoir fait le plus dur… Eh bien vous vous trompiez. Maintenant qu’il est l’heure de partager le trésor, les convoitises s’exacerbent et vous vous mettez soudainement à douter de l’honnêteté de partenaires auxquels vous auriez pu confier votre vie quelques minutes plus tôt. Pourtant, la légende aztèque ne dit-elle pas qu’une terrible malédiction s’abattra sur les cœurs cupides et que le puissant Quetzalcoatl lui-même se chargera de punir les convoiteux ? Mais qu’à cela ne tienne, si c’est pour repartir avec le plus de joyaux au fond de la poche, vous êtes vous aussi prêt à prendre le risque…

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Dans Aztec, chaque joueur va donc incarner un explorateur cupide dont l’objectif sera d’être le plus riche à l’issue des cinq manches du jeu. Les règles en sont extrêmement simples. A chaque manche, les joueurs vont chacun piocher une carte Joyau et aller chercher au centre de la table les pierres précieuses qui y figurent. Bien entendu, comme chaque joueur est le seul à connaitre sa carte, il peut, s’il le souhaite, prendre d’autres pierres que celles qui y sont mentionnées. Pourquoi ferait-il ça ? Eh bien disons qu’en plus du frisson propre à la fourberie que cela ne manquera pas de lui procurer, il aura surtout intérêt à récupérer des pierres dont la combinaison lui rapporte le plus de points de victoire.

Bien entendu, le jeu ne s’arrête pas là car comme dans tout (bon) jeu de bluff, les joueurs vont tenter de démasquer entre eux les tricheurs. Chacun pourra donc apposer son jeton devant un adversaire soit sur sa face « je te fais confiance » soit sur sa face « crapule, je suis persuadé que tu mens ». Cette petite phase de jeu prend toute son importance dans Aztec car c’est là que les joueurs pourront gagner de précieux artefacts (comprenez de nouveaux moyens de marquer des points) comme se défausser ou se voir affligé de l’une ou l’autre pierre de malédiction. A l’issue de la cinquième manche, le joueur ayant le plus de points de victoire (c’est-à-dire souvent le plus fourbe) remporte la partie.

« Si vous ne pouvez les convaincre, semez le doute dans leur esprit » – Harry Truman

Sans toutefois révolutionner les jeux de bluff, Aztec demeure une vraie bonne surprise. En plus d’être doté de très jolies illustrations et d’un matériel de bonne qualité (surtout pour le mini prix auquel il est proposé), il séduit aussi par sa subtilité. En effet, contrairement à la mécanique que l’on retrouve systématiquement dans tout jeu de bluff, il ne s’agit pas ici uniquement de réussir son mensonge. Selon l’évolution de la partie, il pourra être intéressant d’avoir respecté sa carte tout en ayant réussi à convaincre d’autres joueurs que nous mentions. De même, il faudra rester particulièrement attentif aux cartes Artefact des adversaires et peut-être leur tendre des pièges afin qu’ils récupèrent un maximum de pierres maudites…

Bref, Aztec est un jeu plus subtil qu’il ne l’aurait laissé penser et il vous promet des parties tendues, animées et surtout ponctuées de cris scandalisés quand vous comprendrez les talents de menteur des gens qui partagent votre table.

Aztec, un jeu de Stéphane Beaume, illustré par Sabrina Tobal et édité par Matagot.

Nombre de joueurs : 3 à 6

Âge : dès 10 ans

Durée moyenne d’une partie : 30 minutes

Acheter Aztec : 12,90 €

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