Aujourd’hui, nous laissons Légion Distribution nous plonger dans un monde de noirceur, dans un univers moyenâgeux perverti par la magie destructrice de quelques sorcières maléfiques et autres sombres créatures. Héros, il est peut-être l’heure d’allumer les bûchers…
Quand les différents pans de l’univers s’entrechoquent, il arrive que deux dimensions parallèles entrent en contact et que des objets glissent d’un monde à l’autre. Au cours des Âges Sombres, une telle conjonction s’est produite et a créé une connexion entre notre monde et celui de Neemoss, un endroit régi par une magie corruptrice et où pullulent de nombreux monstres et abominations. Profitant de cet étroit passage dans l’espace et le temps, Neemoss a déversé sur la Terre toute sa bile démoniaque. Alors que les sorcières entament leurs premières incantations, de courageux héros choisissent de se dresser face à cette horde malfaisante et, armes au poing, de la renvoyer dans les enfers dont elle semble issue.
Sabbat faire mal !
Dark Rituals se présente sous la forme d’un dungeon crawler asymétrique dans lequel un joueur incarnera le Maître Sorcier dirigeant la Légion Obscure tandis que tous les autres incarneront des Héros, ces derniers jouant ensemble pour défaire le premier. Une partie se déroule selon un scénario (le jeu de base en propose dix) qui pour les deux camps opposés, définira les objectifs à atteindre en vue de la victoire finale. Pour les Héros, il pourra s’agir d’éliminer les sorcières avant le début du rituel, d’en traîner une jusque dans l’église pour l’exhiber au clergé ou encore de purifier des serfs possédés. Pour le Maître Sorcier en revanche, il pourra s’agir de remplir un compteur sacrificiel, d’invoquer un démon ou encore de répandre une peste (oui, rien que ça).
Concrètement, une partie se joue en un enchainement de tours entre les Héros et le Maître Sorcier jusqu’à ce que l’un des deux camps soit parvenu à atteindre l’objectif qui est le sien. Bien sûr, le jeu sera rythmé par d’âpres combats entre les Héros et les monstres venus les défier mais il ne se résume évidemment pas qu’à ça. En fonction de l’objectif mais aussi de la disposition des ennemis ou de la stratégie mise en place, les Héros pourront aussi ramasser des plantes pour réaliser des potions ou fouiller des coffres pour gagner de précieux artefacts ou parchemins magiques. Quant à lui, le Maître Sorcier cherchera évidemment à anéantir les Héros mais ne se privera pas de posséder quelques serfs ou d’augmenter son aura maléfique pour lancer des sorts toujours plus puissants ou pour invoquer quelques immondes (et hostiles) créatures…
Dungeon Salem Crawler
Dark Rituals est donc un dungeon crawler horrifique qui saura ravir les fans du genre et pour cause, il en respecte (à la lettre) tous les codes. Il y a des lieux à explorer, des trésors à découvrir et surtout tout un horrible bestiaire à pourfendre. Le jeu se révèle très immersif car au-delà du matériel (sur lequel nous reviendrons), il plonge littéralement les joueurs dans une ambiance lugubre de sabbat sacrificiel. En sous-titre, le jeu porte d’ailleurs le nom d’un traité du XVème siècle devenu chantre de la chasse aux sorcières, le Malleus Maleficarum. Cette simple anecdote démontre à quel point les auteurs ont voulu pousser le détail dans la mise en scène de leur jeu et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils y sont parvenus (et de la plus belle des manières).
Cette belle immersion est aussi symbolisée par le livret de règles, par ailleurs limpide, qui est agrémenté d’illustrations des personnages et de quelques notes sur leur histoire. Très clairement, la lecture du livret plonge déjà (et de façon irrémédiable) les joueurs dans l’univers sombre qui les attend sur la table de jeu. Quant au reste du matériel, il est tout simplement exceptionnel. Les illustrations collent parfaitement au thème horrifique et l’ensemble est d’une qualité irréprochable. Mais bien sûr, notre coup de cœur va aux figurines qui sont affreusement superbes (ou superbement affreuses, c’est comme vous préférez). Il faut comprendre par là qu’elles sont très finement sculptées, bien détaillées et qu’elles retranscrivent à la perfection toute l’horreur maléfique que l’on était en droit d’attendre d’une cohorte de puissantes sorcières et de leur clique maléfique.
Devinez qui vient dîner ? Et devinez qui est le repas ?
Vous en voulez plus ? Alors sachez qu’une extension est d’ores et déjà disponible. Elle se nomme le Sabbat des Sorcières et propose 5 nouveaux scénarios. Vous y découvrirez vos Héros dans une version survitaminée d’eux-mêmes et vous devrez y lutter contre Madra, une sorcière très puissante et flanquée de son démon personnel (que voulez-vous, elle n’aimait pas les chats…).
Au bûcher ! Au bûcher ! (les sorcières hein, pas le jeu !)
En conclusion, nous avons adoré nous plonger dans l’ambiance délicieusement lugubre de Dark Rituals. Qu’il s’agisse d’incarner les Héros déterminés à nettoyer la Terre de la curie démoniaque qui y a élu domicile ou bien d’être le Maître Sorcier, venu pour y déverser son flot d’horreurs et de malédictions, le plaisir est intense. Des scénarios au matériel en passant par un gameplay d’une redoutable efficacité, tout participe à une immersion réussie. Bref, la chasse aux sorcières est ouverte et gageons que vous (aussi) allez vous y régaler !
Dark Rituals : Malleus Maleficarum, un jeu de Filippo Chirico avec Alexei Popovici à la direction artistique et édité en français par Légion Distribution.
Nombre de joueurs : 2 à 5
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 60 à 120 minutes
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