Puisque nous avions été conquis par le « petit » voyage dans les Caraïbes que Super Meeple nous avait proposé avec son excellent Maracaibo, nous avons décidé de nous plonger dans un autre de ses jeux récents. Ici, l’éditeur nous propose de bâtir une civilisation à l’épreuve du temps (et des autres civilisation). Bienvenue dans Genesia…
De la découverte du feu, de la domestication animale et de l’écriture à celle de l’ADN et de l’hologramme biométrique en passant par la chevalerie et les grandes expéditions maritimes, l’humanité a mis des milliers d’années à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Ce laps de temps (considérable), Genesia vous propose de le réduire à la durée d’une partie et de démontrer que la grandeur d’une civilisation se mesure à l’aune des choix stratégiques qu’elle pose.

Grandir, mûrir (et guerroyer un peu aussi)
Dans Genesia, chaque jouer va développer sa propre civilisation au cours des trois âges que compte une partie. Au début de chacun d’eux, une phase de draft est organisée au cours de laquelle les joueurs vont choisir les cartes qui constitueront leur main de départ. Déjà à ce moment, il s’agira de choisir avec soin l’axe de développement que l’on souhaite donner à sa civilisation. Allons-nous poser les jalons d’un peuple belliqueux et guerroyeur ? Préférerons-nous une civilisation très mobile et tournée vers l’expansion ? A moins que nous ne choisissions de développer un peuple solide et prêt à défendre la terre de ses ancêtres…

Une fois la phase de draft effectuée pour l’âge en cours, les joueurs vont jouer deux nouvelles phases, respectivement la croissance et l’expansion, au cours desquelles ils pourront faire croître le nombre de clans dont ils disposent mais aussi les déployer sur le plateau de jeu. Survient enfin la phase d’attaque (principalement aux âges deux et trois) où les joueurs vont devoir choisir entre la paix ou la guerre et ainsi peut-être (même sûrement) se livrer à quelques rixes pour dégager un adversaire d’une région adjacente (et la coloniser à sa place). A ce stade, il faut dire que si chaque joueur débute la partie dans sa terre natale, au pied d’un continent auquel il est le seul à pouvoir accéder en début de partie, les terres centrales de Genesia deviendront vite le lieu de toutes les convoitises (et pour cause, elles sont de grosses pourvoyeuses de points de victoire). Mais après tout, la guerre fait elle-aussi partie intégrante de l’histoire, n’est-ce pas ?
Et les livres d’histoire retiendront ton nom…
Genesia est donc un jeu mêlant draft, stratégie, positionnement et conquête de territoires. Relativement accessible pour un jeu de ce type, il ne nécessite pas de longues heures pour en apprendre toutes les subtilités. Il bénéficie néanmoins d’une belle courbe d’apprentissage et pour autant qu’on les maîtrise, les cartes sont susceptibles de générer de puissants combos. Quant au thème, le côté civilisation colle parfaitement à l’esprit de Genesia même si les grands amateurs de jeux de stratégie regretteront que certaines mécaniques classiques des jeux de civilisation (construction de bâtiments, merveilles, placement d’ouvriers, …) n’y soient pas (ou pas beaucoup) développées.
En outre, et comme nous y a habitués Super Meeple, le jeu bénéficie d’un remarquable travail d’édition. Le matériel y est de bonne qualité et les cartes, en plus d’être très nombreuses, sont joliment illustrées et toujours dotées d’un petit texte de mise en ambiance. A notre sens, sa configuration idéale est à quatre joueurs car en dessous (et principalement à deux joueurs), l’ordre du tour peut influencer trop fortement le déroulement de la phase d’attaque.
En conclusion, Genesia se révèle un très bon jeu de draft et de conquête de territoires qui saura séduire (aussi par son thème et par son matériel) tant les joueurs chevronnés que les novices en la matière.
Genesia, un jeu d’Eric Labouze, illustré par Fabrice Weiss et Alexei Iakovlev et édité par Super Meeple.
Nombre de joueurs : 1 à 5
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 1 à 2 heures