[Test PC/Xbox Series] Avowed, l’Elder Scrolls-lite à la Obsidian

Avowed semble être le mal aimé d’Obsidian Entertainement si on regarde l’ambiance générale depuis l’annonce du titre, et pourtant il mérite de s’y attarder. Attendu au tournant depuis son premier aperçu en 2020, il a depuis été remanié et retravaillé passant d’un open-world multijoueur, à un open-world solo. Beaucoup de publicités autour du titre a également été fait depuis les derniers mois par Microsoft qui avait racheté le studio, et le voila donc arrivé, le dernier titre de l’excellent studio créateurs de plusieurs des meilleurs titres de RPG occidentaux (Kotor 2, Neverwinter nights 2, Pillars of Eternity, voire même Fallout New Vegas)

Avowed est basé sur le lore de Pillars of Eternity, même s’il est complément optionnel de connaitre quoi que ce soit de celui ci, sachant que l’on va évidement retrouver les personnages et thématiques spécifiques que l’on peut retrouver dans cet univers à la Donjons & Dragons, mais sans dragons cette fois ci !

Un mal ronge les terres vivantes, un continent du monde d’Eroa dans lequel nous prenons place au début du jeu, incarnant l’émissaire de l’empire Aedyran fraichement débarqué pour enquêter sur la source et l’origine du mal. En plus d’être un émissaire, vous êtes également un divin, un humain né sous la grâce d’un dieu, mais également marqué physiquement par des excroissances, racines, fleurs, champignons et autres éléments tirés de la nature sur votre corps. La malédiction touchant d’ailleurs le monde du jeu aura également une répercussion physique similaire mais plus extrême pour les personnages et créatures infectés, perdant la raison, et se transformant progressivement en plantes ou arbres. Cela va sans dire que vous aurez donc sans aucun doute un lien avec tout ceci.

Le titre étant un fps à la premiere personne, vous devez malgré tout passer par l’étape de création de personnages, avec l’habituel choix de votre physique, mais également d’un « historique » qui vous donnera accès à certains choix de dialogue spécifique, mais aussi déterminera vos points d’attributs de départ. Les attributs resteront sur une base connue, avec la puissance, constitution, intelligence, etc… et ce choix d’historique ne déterminera pas de « classe » spécifique comme on peut en trouver dans d’autres RPG du genre, libre à vous de choisir le style de combats que vous souhaitez quelque soit votre personnage de départ. Un guerrier adepte du corps à corps, mais également spécialiste en magie, pourquoi pas ? Tout sera accessible dans un arbre de compétences, vous seul déterminerez les points à distribuer tout au long de l’aventure, avec même la possibilité de tout réinitialiser et redistribuer les points dans d’autres compétences.

On le mentionne dans le titre, mais ceci n’est pas anodin, le gameplay du jeu ressemble fortement à ce que vous pouvez trouver dans un Morrowind, ou un Oblivion, la vue fps, les combats, les dialogues, l’exploration, les habitués de la licence Elder Scrolls ne seront pas du tout dépaysés par Avowed bien au contraire. Par contre, la où le titre se démarque bien plus, c’est déjà dans les dialogues avec les pnj. Clairement la touche Obsidian se retrouve ici, avec des choix multiples ayant un vrai impact sur le déroulement de l’histoire et des événements, sans compter aussi vos actions et exploration de l’open world. Il n’est pas rare que d’aider un pnj dans sa quête, épargner un ennemi plutôt que de le tuer, ou éliminer une escouade cachée dans une grotte à proximité d’un village, vous ouvre de nouvelles options de dialogues, et également change la suite des événements de manière parfois drastique. Le jeu vous invite d’ailleurs pas mal à suivre votre instinct et à explorer régulièrement les alentours, avec des récompenses régulières et véritablement au niveau de l’effort et du temps dépensé.

On remarquera d’ailleurs que l’exploration des endroits habités sur toute la carte se démarque également d’un TES, avec à la fois du positif et du négatif. On imagine qu’en tant qu’émissaire de l’empire, notre personnage a des passes droits illimités sur tout le continent, en tout cas c’est ce qui pourrait justifier la propension de notre personnage à pouvoir s’emparer de n’importe quel élément intéressant autour de soi, sans risquer de se faire prendre la main dans le sac, et sans réactions de PNJs alentours. Alors oui ça fait un peu bizarre au début, de la même manière qu’il est impossible de tuer les civils dans les villes et villages, mais en même temps cela nous permet de moins s’éparpiller dans le n’importe quoi façon GTA. On appréciera aussi une proposition du titre de ne proposer que le contenu intéressant à ramasser, et pas du tout et n’importe quoi, et du coup même si on a restriction de poids pour transporter son équipement, on est bien moins contraint de devoir vérifier son inventaire toutes les 5 minutes pour jeter une fourchette ou un plateau en métal malencontreusement ramassé par erreur pour faire de la place. Dans Avowed, un objet ramassé est forcément un équipement d’inventaire, un objet de quête ou un consommable. Seuls certains consommables comme des aliments pourris peuvent être catégorisé comme inutile, mais ça s’arrête la. On aime aussi la possibilité de pouvoir améliorer et recycler son équipement depuis l’inventaire, sans avoir besoin de passer par un pnj, même s’il y aura évidement des boutiques un peu partout dans le monde pour se rééquiper en consommables ou nouvel équipement (souvent hors de prix en passant). Cette même logique de ne pas vous perdre dans un monde trop ouvert sera également présent un peu partout dans les décors du jeu, où vous rencontrerez énormément de portes fermées/closes sans possibilité d’exploration ou de les ouvrir à un moment du jeu. C’est à la fois frustrant au départ, mais restant logique dans ce sentiment de vouloir nous laisser rester sur des « rails » tout au long de l’histoire, pour ne pas trop perdre le fil de l’histoire.

Le monde ouvert du jeu, est un peu particulier dans son exploration. Il va déjà de soit qu’il vaut mieux éviter d’aller explorer au fin fond d’une contrée en ligne droite, et qu’il vaudra mieux partir de manière concentrique depuis son point de départ, car les ennemis les plus éloignés seront souvent d’un niveau bien plus élevé au votre, et vous en subirez très vite les conséquences en début de partie. Évidement le levelling vous permettra d’aller vite un peu plus loin, mais vous devrez rester prudent. Les ennemis restent identifiés avec des indicateurs visuels au dessus de leur tête, en évitant ceux avec des têtes de morts sous peine d’être venu pour souffrir. Ensuite, il sera malgré tout séparé en plusieurs régions, nécessitant de se trouver à l’endroit même des intersections entre elle pour revenir en arrière, j’ai régulièrement eu l’impression d’être poussé vers l’avant, sans avoir la possibilité ni l’intérêt de revenir en arrière par la suite en dépit de laisser des quêtes inachevés derrière moi. En même temps, cela m’a permis d’avoir le sentiment d’une progression fluide, en suivant le scénario principale, sans omettre quelques quêtes secondaires, et quelques chasses aux monstres un peu à la facon d’un Witcher/Chasseur de primes.

Le jeu mise aussi beaucoup sur les combats dans son gameplay, et vous vous retrouvez très souvent à sortir votre lame, votre arc, ou votre livre de sorts pour progresser dans une zone, ou compléter une quête, mention spéciale d’ailleurs vers la fin du jeu, où l’on enchaine des combats à un rythme assez effréné, n’oubliez pas de faire un stock de potions de vie et d’ether. Les combats sont d’ailleurs la force du titre, avec cependant une impression assez étrange au départ de jouer à un jeu au tour par tour, tant nos actions et celles de nos ennemis semblent fragmentées, tout au long du titre. On frappe, l’ennemi riposte, on bloque, un archer nous tire dessus, on esquive, et on frappe à nouveau, c’est à la fois dynamique, mais on à une certaine sensation de devoir bien respecter les actions et leurs contres, sinon on risque vite de se retrouver en difficulté. Les ennemis sont d’ailleurs aussi redoutables en corps à corps qu’a distance. Les enchainements de certains iront vite à bout de notre endurance, utilisée pour donner des coups, mais également pour bloquer avec un bouclier (ou une baguette avec un livre de sorts – oui oui !). Sans compter évidement les effets élémentaires que l’on retrouve dans ce genre de titre, avec les divers sorts et envoutements d’armes, de glace, feu, poison et autres réjouissances. Et pour ce qui est des attaques à distance, n’espérez pas jouer avec la chance, chaque tir d’un ennemi fera obligatoirement mouche, et pourra même vous interrompre dans votre action en cours, sachant que vous devrez tout le temps vous battre sur les deux terrains. Et je ne parle même pas des magiciens, sorciers et autres nécromanciens qui guériront/ressusciteront les ennemis alentours en plus de vous balancer des sorts. Vous ne vous ennuierez jamais dans les combats, ça c’est en tout cas une certitude, et la variété de vos compétences permettront d’ailleurs de faire vivre un mauvais quart d’heure à vos adversaires quand vous commencerez à bien vous spécialiser avec des armes rares ou légendaires. Les joueurs misant tout sur la magie ne seront pas en reste, car de nombreuses compétences seront disponibles pour permettre de se renforcer fortement, voire même de pouvoir dévier projectiles et frappes aux corps à corps de vos ennemis.

On reste un peu indécis sur l’ia des adversaires, surtout avec quelques mécaniques rencontrés par moment. Il faut savoir que n’importe quel adversaire à une limite de déplacement qui le contraint à revenir à sa zone d’action dès qu’il s’éloigne de trop de celle ci. Alors certes, on parle pas d’un champ d’action sur 3m de rayon, mais on peut forcer l’ennemi à rebrousser chemin si on insiste un peu en reculant, et l’ennemi deviendra vulnérable sur une courte période, sans possibilité de riposter. De même pour certains lieux exiguës, où ceux ci restent bloqués sans pouvoir nous atteindre en prenant une position plus haute ou plus basse. Il m’est arrivé plusieurs fois de pouvoir jouer sur ce fait, pour tuer un ennemi avec plusieurs cranes au dessus de sa tête, marquant la difficulté extrême à le vaincre en temps normal.

Un dernier mot sur les compagnons rencontrés pendant l’aventure. Vous pourrez ainsi en recruter quelques uns, avec une limite de deux vous accompagnant en permanence. Ayant également leur propre arbre de compétence, il sera utile de les avoir avec vous sur le champ de bataille, chacun ayant des aptitudes permettant de vous soigner, ou d’assommer les adversaires, changeant l’issue des combats. Il vous sera même possible de les ressusciter en restant auprès d’eux quelques secondes, vous exposant évidement à des dégâts, mais dans certains affrontements, il sera clairement suicidaire de vouloir s’en passer. Des feux de camps accessible tout au long de l’aventure, vous permettront de vous reposer, d’améliorer ou stocker une partie de votre équipement, mais aussi d’échanger avec tout vos compagnons, permettant de débloquer des quêtes spécifiques à leurs histoires respectives. A la sortie de ces feux de camps, vous pourrez choisir qui vous accompagnera. La carte du jeu vous donnera accès à la téléportation sur des endroits précis du jeu, une fois que vous les aurez atteints une première fois en explorant, les feux de camps faisant partie de ces points de téléportation.

Visuellement le titre est vraiment magnifique, les décors très naturels sont originaux et vraiment travaillés. Les musiques et les doublages anglais sont de qualité comme on peut l’espérer d’une titre AAA, Le jeu tourne correctement sur la Rog Ally Z1 extreme utilisée pour le test, avec une auto-détection qui paramètre les options graphiques de manière cohérente permettant une fluidité autour des 30 fps sans pour autant sacrifier la qualité du titre. Quelques plantages sont apparus en cours de chargement de niveau, mais à part ca le jeu reste relativement stable sur PC. Sur Xbox Series X, le jeu est également vraiment joli dans ses décors, et ne souffre pas de ralentissements ni de plantages. Les animations des personnages sont corrects, même si les échanges dans les dialogues ressemble un peu à ce que l’on trouvait il y a quelques années dans d’autres titres, un peu comme pour Starfield sorti l’année dernière.

Avowed est un titre qui m’a bien plu, habitué des elder scrolls, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de rejouer à un titre plus « moderne », malgré les remasters d’Oblivion (ou Fallout 4 pour citer un jeu finalement assez similaire dans son gameplay). On sent la volonté des développeurs d’avoir voulu nous restreindre un peu plus, en mettant en avant l’histoire du titre, même si la liberté d’exploration reste possible, sans se retrouver avec des milliers de quêtes annexes sans intérêt. Le gameplay axé sur les combats demande un petit temps d’adaptation mais devient vite prenant, d’autant plus en améliorant ses compétences, avec des sorts ayant des effets dévastateurs en plus d’être très sympathiques visuellement parlant. On regrettera peut être un bestiaire assez peu varié, avec les classiques squelettes, lézards, golems, araignées géantes et autres guerriers/archers/sorciers/humains, qui tourne un peu en boucle, allant même jusqu’à les retrouver tous se battant côte à côté tard dans le jeu. Avowed marquera au final moins les esprits que d’autres titres du même genre, même si il a pourtant des qualités indéniables.