Il y a des jeux comme ça que l’on aperçoit au détour d’un trailer et qui vous intrigue, sans pour autant savoir s’il vous plaira, mais il aura néanmoins réussi à rester suffisamment dans un coin de votre tête dans le flot incessant des sorties de jeux vidéo . Nobody Wants to Die est clairement de ceux la, et l’opportunité de le tester ne m’a pas fait résister longtemps pour appréhender le jeu, manette en main.
Bienvenue dans la dystopie
Premier jeu développé par le studio Critical Hit Games, Nobody Wants to Die nous place dans une dystopie de notre monde, en 2329, mais un peu à la manière d’un Fallout, avec le temps qui s’est comme figé dans les années 1940-1950 avec une couche de futurisme ajouté par dessus. L’ambiance du jeu est volontairement emprunté aux films noirs, avec le héros la clope au bec, un détective blasé nommé James Karra à la voix grave, et sa voiture tout droit sorti des années 1940 mais transformée en voiture volante, pour se retrouver comme Korben Dallas dans son taxi du film le 5iéme élément. Tout l’ambiance des films de genre se retrouvent dans le jeu, que ce soit les lieux que l’on visitera au cours de l’aventure, et aussi la musique pimpée de saxophone et trompettes jazzy.
Comme l’indique son titre, nous sommes également à une époque où l’immortalité est atteinte, avec le transfert de son « esprit » nommé « ichorite » dans un corps jeune frais et dispo dès que le besoin s’en fait ressentir, cependant vous vous en doutez cela à un prix. Dès sa majorité, chacun doit payer son dû pour pouvoir conserver son corps actuel et bénéficier d’un transfert le jour où cela sera nécessaire. Sinon, votre esprit se retrouvera dans une banque de données, et votre corps sera « loué » à quelqu’un qui en aura les moyens. Vous imaginez très bien les dérives de ce genre de système, et vous remarquerez d’ailleurs assez vite qu’on reste bien dans une dystopie tout du long et non pas dans une utopie. Vous débarquez d’ailleurs au moment pile où le président à décidé d’abaisser l’année à laquelle vous commencerez à payer pour votre corps, chauffant les foules et menant à une révolution proche.
Du pur walking simulator avec quelques outils en main
James Karra en tout bon détective, à sa disposition plusieurs éléments pour mener à terme ses enquêtes, dont un outil particulièrement puissant nommé le Reconstructeur qui permet, une fois collecté assez d’éléments, de faire des retours dans le passé, sur une période assez courte, mais qui permet d’aider grandement à la résolution de ses affaires. D’autres outils comme un appareil photo, une lampe UV, ou un scan infrarouge vous permettra de collecter des éléments pour progresser dans l’histoire.
Vous commencerez donc votre première enquête du jeu à l’aide de cet équipement, et vous devrez scanner, photographier, reconstruire chaque scène pour pouvoir débloquer l’indice suivante, et ainsi avancer dans l’histoire. Très aidé dans votre progression, que ce soit par les tutoriels au début du jeu, mais aussi par Sara Kai, une flic qui vous assistera à distance dans les résolutions de vos affaires. Vous ne pourrez pas sortir votre équipement à n’importe quel moment, celui ci sera automatiquement déployé dès qu’un indice nécessitant le bon outil sera découvert. Cela donne du coup très peu d’interactions dans le vide, et on à l’impression de rester dans des rails dès le début, même si il faudrait néanmoins faire attention aux échanges lors des dialogues, avec parfois des choix multiples qui mèneront à des fins différentes selon vos choix. Pour ma part, j’ai d’ailleurs pu rencontrer deux fins différentes, avec une chute diamétralement opposée, qui reste logique par rapport à nos choix, même si cela peut être parfois frustrant de tomber sur une « mauvaise » fin sans maitriser tout du long les lignes de dialogues.
A plusieurs reprises, le jeu vous proposera un gameplay un poil différent, une fois que vous aurez ratissé la scène de crime, vous vous installerez tranquillement dans votre appartement avec un genre de pièces d’échiquiers, et vous devrez les déplacer et les joindre au sol pour assembler les indices et pistes que vous avez pu trouver, et relier les fils ensembles pour comprendre ce qu’il se passe. Une fois encore, cette phase de jeu apporte de la variété, mais reste assez limitée dans son interaction, car il suffit de « tester » les pièces une par une pour forcément tomber sur la bonne à un moment donné.
On parcourt ainsi le jeu, en se déplaçant d’une scène de crime, à l’appartement de Karra, à une autre scène, jusqu’à atteindre la fin du jeu. On reste donc transporté dans ce « film » interactif qui aurait peut être pu nous laisser un poil plus de liberté dans les enquêtes, au moins pour pouvoir utiliser notre attirail de manière un peu plus libre. Les échanges entre Karra et Kai restent néanmoins savoureux, et mèneront d’ailleurs à une rencontre assez inattendu et à des fins qui reste plutôt satisfaisantes au regard de la qualité d’écriture de l’histoire.
Encore de l’Unreal Engine qui fait le job
Au delà de toute cette ambiance, ce scénario, il faut dire que l’Unreal Engine continue de nous épater et nous sert un sombre mais magnifique monde à traverser, avec des effets tout à fait remarquable lors des reconstitutions des scènes de crimes en temps réel avec les éléments qui se déplacent dans le temps et l’espace. Les développeurs et graphistes ont fait un excellent travail sur ce point, et on adore vraiment ces quelques cuts-scènes mettant notre héros dans des postures admirant le New York futuriste et vertigineux présenté par le jeu.
La bande son et les doublages (en anglais uniquement, sous titrés en français) ne sont pas en reste, avec, on commence à avoir l’habitude, des doubleurs qui mettent vraiment toute leur énergie pour nous immerger dans l’histoire et la rendre réaliste. Les quelques musiques Jazzy peuvent cependant parfois être oppressante, même si c’est peut être la volonté du studio, j’avoue parfois avoir eu envie d’un peu plus de calme dans ce monde de cuivres.
Conclusion
Au cours de ses quelques heures de jeu, le voyage de Nobody Wants to Die nous amènent avec plaisir dans un monde futuriste et dystopique comme on l’a déjà vu dans de nombreux films, Blade Runner, et le 5iéme élément en tête. Avec un gameplay finalement assez limité, il reste néanmoins un bon film interactif bien écrit et avec des rebondissements intéressants, qui mène à des fins logiques par rapport à notre comportement dans les dialogues du jeu. Potentiellement, j’aurais vu bien plus de folie dans le gameplay avec l’utilisation du reconstructeur, mais reste l’originalité de la chose que l’on a rarement vu sous cette forme dans un jeu vidéo, et qui mérite le détour pour proposer des idées nouvelles. En sachant à quoi s’attendre, vous ne serez pas déçus par votre trip dans le New York du futur proposé par Critical Hit Games.