Test effectué à partir de la version Steam, basé sur les versions japonaise des jeux.
Capcom a le vent en poupe en ressortant ses compilations de jeux de combats. Après le succès du premier volume et d’une compilation Marvel vs Capcom inespérée, les papas de Street Fighter accomplissent un nouveau miracle en ressortant plusieurs de leurs gros hits arcade de la fin des années 90/début années 2000. Après avoir mis la franchise DarkStalkers/Vampire à l’honneur dans le précédent volet, Capcom sort leur catalogues de jeux sortis sur le système arcade NAOMI/SEGA Dreamcast (à part un) à la fin des années 90/début années 2000. Au programme, deux crossovers légendaires, des jeux en arène loufoques, l’un des meilleurs jeux Street Fighter, baston dans des lycées japonais, Star Wars façon jeu de combat (mais en un peu mieux) et un jeu qu’on aurait préféré oublier.
Plasma Sword/Star Gladiator 2: Nightmare of Bilstein
Après la défaite du Quatrième Empire dans Star Gladiator premier du nom, la rumeur court que le Dr Bilstein aurait survécu à la dernière croisade (pas le film Indiana Jones) grâce à un nouveau corps robotique et que le fantôme de son ancien corps serait revenu hanter la galaxie avec les dernières forces du Quatrième Empire. Les Star Gladiators se réunissent pour en finir une bonne fois pour toutes.
Maintenons que nous savons où ces coquins de Disney ont puisé leur inspiration pour leur affreux Star Wars: Episode IX, parlons un peu de cet OVNI de la ludothèque de l’éditeur japonais. Si le synopsis ne vous avait pas mit la puce à l’oreille, le premier Star Gladiator aurait été conçu pour être un jeu de combat Star Wars mais pour des raisons qui ne seront sûrement jamais explicitées, Capcom a dû retravailler tout l’aspect du titre pour enlever toute référence à la franchise de SF (et probablement parce que Lucasarts travaillait sur un jeu de combat Star Wars qui deviendra le monument de l’horreur qu’est Masters of Teräs Käsi). S’il est très facile de voir Hayato et Bilstein comme des ersatz respectifs de Luke Skywalker et Dark Vador ou Gamof qui est un Chewbacca légèrement enveloppé, Capcom a tout de même su proposer des personnages moins typé Star Wars comme June la danseuse ou Eagle le super-héros volant.
Côté gameplay, le jeu reprend le système d’arborescence de combos prédéfinis de son grand frère avec deux ou trois coups spéciaux par personnage. Là où les combats deviennent un peu plus techniques, c’est avec l’inclusion des Plasma Reflect/Revenge, des contre-attaques destructeurs qui peuvent être effectué contre la moitié de votre jauge d’énergie. Si vous êtes plus généreux, vous pouvez sacrifier toute une jauge pour pouvoir faire un Plasma Field, une technique propre à chaque personnage qui peut faire tourner le match en votre faveur. Le sabre laser de Hayato fait la moitié de l’arène, Ele peut lancer des anneaux à l’infini pendant toute la durée de son PF, Eagle peut faire des attaques plongeantes en continu et Blood peut arrêter le temps, l’occasion parfaite pour pouvoir faire un joli combo.
Côté graphismes, les modèles des personnages font un peu vieillot pour un jeu sorti en 1998 et les arènes sont juste des textures de sol avec une image en background ce qui était typique de ce genre de jeu de l’époque. Pour la bande-originale, ce sont Takayuki Iwai et Tetsuya Shibata qui gèrent la fougère avec une bande-son heavy-rock qui n’est pas sans rappeler Armored Warriors et Cyberbots (jeux sur lesquels Takayuki Iwai avait oeuvré). Il faut dire que le module Q Sound de Capcom est redoutable et qu’il a su donner les meilleures BO de la société. Il est donc dommage que peu de fans parlent de la musique du jeu.
Star Gladiators 2: Nightmare of Bilstein est un jeu de combat correct mais sans plus. La présence du Plasma Reflect/Revenge et du Plasma Field peuvent rendre quelques combats amusants mais une fois qu’on aura terminé le mode arcade, on pourra passer à de meilleurs jeux.
Note: au moment de la rédaction de cet article, il n’y a aucune façon (légale) de jouer au premier Star Gladiator sur consoles moderne.
![20250605135709_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250605135709_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Cette édition de L’Empire contre-attaque est inconnue au bataillon.
Street Fighter Alpha/ZERO 3 UPPER
Capcom nous ressert l’un de ses meilleur jeux pour la trouzième fois et on en redemande. Plus besoin de présenter Street Fighter Alpha/ZERO 3. Avec 35 personnages et trois styles de jauge différents, les possibilités de gameplays sont quasi-infinies. Le jeu est beau, rapide, prenant et on ne voit tout simplement pas le temps passer. Seulement voilà, Capcom a encore été radin et nous propose ici la version Upper sortie sur NAOMI en 2001, basée sur les version consoles sorties précédemment alors qu’ils auraient pu enfin proposer un portage digne de ce nom à la version MAX/Double Upper sortie exclusivement sur PSP il y a… presque 20 ans. Cette version était un portage parfait de Street Fighter Alpha 3 Upper avec des personnages supplémentaires et tous les modes de jeu des versions consoles précédentes. Nous reviendrons sur ce détail à la fin de la critique, car il n’est pas le seul jeu à souffrir de cette décision.
Inutile de vous faire un dessin. S’il y a un jeu Street Fighter auquel il faut avoir joué dans sa vie, c’est celui-là. Allez vous le procurer.
![20250522161223_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522161223_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Presque 30 ans et il n’a pas prit une ride.
Power Stone
Au XIXIème siècle, la légende court qu’il existe des pierres magique pouvant exaucer n’importe quel souhait. Des aventuriers du monde entier partent donc en quête des légendaires Power Stones.
Power Stone est un jeu particulier dans cette compilation car il est entièrement en 3D. Vous pouvez naviguer librement à travers le niveau, sauter sur des plateformes, récupérer des objets et interagir avec l’arène. J’entends crier « Super Smash Bros. ! » dans le fond ? Cela paraît compliqué, car Power Stone est sorti un mois après le premier Super Smash Brothers. Disons juste qu’ils ont eu une idée similaire mais avec une exécution différente. La plus grosse différence avec Smash, c’est que Power Stone demeure un jeu de combat classique où il faut vider la jauge de vie de son adversaire et gagner deux rounds pour pouvoir accéder au niveau suivant au lieu d’avoir à éjecter son adversaire en dehors de l’arène. J’ai mentionné que vous pouviez utiliser des objets ou interagir avec le décor pour pouvoir gagner mais il ne faut pas oublier la fonction qui donne son titre au jeu. Au début de manche, chaque joueur possède une Power Stone. Lorsque l’un des personnage est victime d’un combat ou d’une attaque par objet, il perdra sa gamme. D’autres Power Stones peuvent apparaître dans le niveau. Lorsqu’un personnage récupère 3 Power Stones, il se transformera et deviendra plus puissant pendant une dizaine de secondes, l’occasion parfaite pour faire beaucoup de dégâts, surtout avec l’aide de super combos dévastateurs. C’est ce qui fera le sel de vos parties, récupérer à tout prix ces gemmes avant votre adversaire ou prendre les jambes à votre cou s’il se transforme avant vous. Le character design est signé par le légendaire Akira « Akiman » Yasuda (character designer entre autre de Final Fight et Street Fighter II) dans la période où il assurait le même poste sur l’anime Turn A Gundam et la BO purement orchestrale est composée par Tetsuya Shibata que l’on connaîtra plus tard pour ses contributions à la franchise Devil May Cry… comme le coréalisateur du jeu, Hideaki Itsuno (ce monsieur a travaillé sur la quasi-totalité des jeux de cette compilation) !
Power Stone est charmant et terriblement addictif. Il faut absolument y jouer à deux pour maximiser le fun !
![20250522144152_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522144152_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Comme une envie de rebrancher la Dreamcast.
Power Stone 2
L’affreux Dr Erode a capturé les aventuriers du premier jeu (ainsi que des nouveaux venus) dans son château. Ils vont devoir s’affronter par équipe dans de gigantesques niveaux avant de faire face au grand méchant et espérer s’échapper de l’île.
Je serai tenté de vous dire « on prend les mêmes et on recommence » mais voilà: Power Stone 2 est un jeu complètement différent de son grand frère. Plus grand dans tous les sens du terme: plus de personnages, plus d’objets, des niveaux gargantuesques… À quatre joueurs, le chaos ne devient que plus grand et Power Stone 2 ne volerait pas son titre de Smash Bros. de la NAOMI/Dreamcast et on pourrait y passer des heures… seulement voilà, il ne s’agit là que de la version arcade du jeu, sa version console étant encore plus démesurée dans son contenu généreux. Cette critique pourrait s’appliquer à quasiment tous les jeux de cette compilation mais c’est Power Stone 2 qui en souffre le plus. Ce que vous verrez dans cette compilation n’est qu’un fragment de ce qu’est le jeu, un apéritif. On lui préférera sa version Dreamcast voir son portage sur PSP.
Power Stone 2 est un très bon jeu, même si certains lui préféreront son grand frère. Cependant, nous avons ici affaire au portage de la version arcade du jeu, privant Power Stone 2 de son meilleur sel. On espère que Capcom fera un portage digne de ce nom dans un futur proche.
![20250522145023_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522145023_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Un niveau qui commence sur un vaisseau dans les airs…
![20250522145142_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522145142_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
…avant de se transformer en chute libre !
Capcom vs SNK: Millenium Fight 2000 PRO
Voici le premier argument de vente de cette compilation. L’autre crossover qui a chamboulé le monde des jeux de combat après The King of Fighters, le choc des deux titans de l’arcade, Capcom et SNK se rencontrant au tournant du millénaire. Le jeu utilise un système de Ratio permettant de composer des équipes de personnages basées sur leur force pouvant aller jusqu’à 4 points. Par exemple, Terry et Ken ont un Ratio de 2, ce qui veut dire que je ne peux que faire une équipe avec deux personnages, etc… à noter qu’en maintenant la touche Start, vous pouvez choisir une version EX pour la plupart des personnages où ils bénéficient d’une palette de coups différente (par exemple EX Kyô se joue comme son équivalent de KOF ’95, EX Rugal se joue comme Omega Rugal, etc…).
Ce jeu étant un portage de la version PRO sortie deux moins avant Capcom vs SNK 2, le jeu a un total de 35 personnages (soit l’équivalent du roster de Street Fighter Alpha 3 Upper) avec l’inclusion de Dan Hibiki de Street Fighter Alpha/ZERO et Joe Higashi de Fatal Fury. Côté graphismes, c’est assez particulier. Afin de mettre un peu d’ordre, Capcom a décidé de redessiner les sprites des personnages SNK afin de coller au style des personnages de Street Fighter Alpha et seule une poignée de personnages côté Capcom ont eu droit à ce nouveau branding (Ryu, Ken, M.Bison/Vega, Akuma/Gôki ainsi que Chun-Li pour cette version PRO) alors que cette pauvre Morrigan est coincée avec sa palette de sprites de 1994.
Pour ce qui est du gameplay, vous avez deux choix de style appelés ici « Groove ». Le Capcom Groove est quasiment identique au A-ism/Z-ism de Street Fighter Alpha 3 où vous pouvez remplir trois jauge d’énergie pour effectuer des super combos de puissance variée et le « SNK Groove » basé sur la jauge de KOF ’94 et ’95 où vous pouvez charger la jauge d’énergie en maintenant les touches Poing Fort et Pied Fort. Lorsque la jauge atteint son maximum, vous obtenez un boost de puissance et si votre vie est basse, vous pouvez effectuer l’équivalent d’un super combo de niveau 3 du Capcom Groove. Capcom a d’ailleurs été malin et a choisi la façon de jouer des jeux Neo Geo (à savoir quatre boutons, deux pour les poings et deux pour les pieds) pour accommoder la manette de la Dreamcast. Pendant vos combats, vos actions feront baisser ou monter votre grade (D étant le plus bas et S étant le plus haut), un système qui sera perfectionné dans sa suite. Votre humble serviteur vous l’avoue, il n’a absolument rien compris à la façon dont cette incarnation du système marche et la seule solution pour faire monter le score a été de faire des contre-attaques bien placées. Si vous êtes suffisamment fort, vous aurez l’opportunité d’affronter un boss caché.
Côté bande-son, on trouve Satsohi Ise, un sound designer maison de Capcom dans son premier travail de compositeur et il faut dire qu’il se débrouille plutôt bien. Vos combats seront accompagnés de musiques plutôt orientés techno qui colle bien avec la présentation très années 2000 du jeu, même si certains préféreront la bande-son de sa suite. À noter que pour une raison curieuse, vous pouvez changer la musique des niveaux par celle des jeux d’origine des personnages, par exemple le thème d’intro de Street Fighter II pour la scène d’accident ci-dessous.
Pour le roster, les personnages sont principalement tirés des séries Street Fighter Alpha/ZERO et The King of Fighters avec l’exception de Morrigan de DarkStalkers/Vampire et Nakoruru de Samurai Shodown/Spirits. Avec un titre pareil, on pouvait attendre à voir plus de représentation hors-jeu de combat comme Mega Man ou Resident Evil pour Capcom et Metal Slug ou Sengoku pour SNK. Le jeu aurait très bien pu garder son nom de code Street Fighter vs The King of Fighters que rien n’aurait changé.
Capcom vs SNK: Millenium Fight 2000 PRO est la meilleure version du jeu de base avec un cast généreux et de beaux décors mais sorti à peine deux mois avant CVS2, il ne faut pas s’étonner que ce-dernier lui ait fait de l’ombre.
![20250605140709_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250605140709_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Se battre devant un accident n’a jamais été aussi fun !
Project Justice: Rival Schools 2/Moero! Justice Gakuen!
Un an après les évènements de Rival Schools: United by Fate, la paix semble régner à Aoharu mais le ninja Kuro Kirishima décide de rajouter une dose de chaos en commanditant l’agression de Raizo Iwamano (le boss du premier jeu) et en prenant l’apparence de Batsu pour semer le doute dans l’esprit des héros. La guerre entre les lycées reprend !
Hideaki Itsuno reprend du service juste avant Capcom vs SNK 2 et nous donne une suite à son jeu de combat sorti en 1997. Vous avez le choix entre deux modes de jeu, « Story » où vous sélectionnez une équipe représentant un lycée spécifique et progressez à travers une histoire linéaire ou « Free » qui est un mode d’arcade où vous pouvez créer votre propre équipe peu importe de quel lycée vient vos personnages. Pour ce qui est du gameplay, c’est à peu près la même chose que Rival Schools à l’exception que l’on passe désormais de deux personnages à trois. Contrairement à KOF, vous n’aurez pas à vaincre chaque membre de l’équipe adverse et vous ne serez pas non plus obligé de changer de personnage si vous perdez un round. Le premier à remporter deux rounds gagne. Pour le reste, on se retrouve avec cet étrange combinaison de combat assez classique à la Street Fighter avec les aerial raves des jeux Marvel vs Capcom ce qui peut donner lieu à des opportunités de combos en escalier dont (Itsuno s’inspirera quand il s’occupera de la franchise Devil May Cry) voir des infinis à gogo. Si les Team-Ups (des actions spéciales faites à deux) du premier jeu reviennent, il y a désormais une variante avec les trois personnages de votre équipe appelée Party-Up qui vous coûtera les 5 jauges d’énergie.
Côté graphismes, on sent bien le jeu sorti en fin de vie de la Dreamcast, si bien qu’il aurait aussi pu sortir sur PS2. Les modèles des personnages sont bien faits et possèdent des expressions différentes basées sur leurs actions. Les arènes suivent hélas la norme des jeux de cette période avec un sol en 3D et des éléments de décor en 2D ce qui leur donne ce côté couloir infini.
Côté bande-son, Setsuo Yamamoto (Street Fighter Alpha 2, JoJo’s Bizarre Adventure) revient du premier Rival Schools mais est cette fois accompagné de Yuki Iwai (X-Men vs Street Fighter, Street Fighter Alpha 3) et Etsuko Yoneda (co-compositrice sur Strider 2 avec Yamamoto) pour composer la BO du jeu. On reste sur le ton du premier jeu avec une bande-son principalement orientée rock et electro même si les compositeurs ont ici abandonné la puce Q-Sound maison en faveur d’autres instruments digitalisés et de guitares enregistrées en live. Rival Schools 2 est aussi l’une des dernières productions où Kaneto Shiozawa a prêté sa voix (incarnant ici Hyô et sa forme démoniaque), l’acteur étant décédé d’une contusion cérébrale 5 mois avant la sortie du jeu. Un hommage lui est rendu dans les crédits.
Rival Schools 2 était un indispensable de la ludothèque Dreamcast au même titre que les Power Stone et les Capcom vs SNK et faisait parti de ces quelques jeux qui méritaient clairement une ressortie ou un portage moderne. C’est désormais chose faite avec cette compilation. Vivement un Rival Schools 3 dans un futur proche.
Note: au moment de la rédaction de cet article, il n’y a aucune façon (légale) de jouer à Rival Schools: United by Fate sur consoles moderne.
![20250605145047_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250605145047_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Comment casser un jeu: leçon n°1
Capcom vs SNK 2: Mark of the Milennium/Milennium Fighting 2001
Deuxième argument de vente de cette compilation, voici venir la légende incarnée. Avec Hideaki Itsuno aux commandes de cet opus, les choses se sont complexifiées et développées. On passe de 35 personnages à 48, de deux Groove à six et de quatre boutons à six. Parmi les nouveaux venus, on peut constater la présence entre autres de Kyôsuke, fraîchement apparu dans Rival Schools 2 et Maki de Final Fight 2 pour le côté Capcom et Rock Howard de Fatal Fury: Mark Of The Wolves et Hibiki Takane de The Last Blade 2 pour le côté SNK. Les Groove Capcom et SNK sont désormais divisés en trois. Les Grooves C, A et P sont reprit directement de Street Fighter Alpha 3, Alpha 2 et de Street Fighter III respectivement tandis que les jauges S, N et K sont basées sur celles de KOF ’94/95, KOF ’97/’98 et Samurai Shodown respectivement. Si la réelle différence entre les jauges dans le premier jauge se résumait à une façon différente de les remplir et quelques opportunités de mouvement différents, chaque Groove dans CVS2 vient avec son lot de qualités de de défauts. Par exemple, le C-Groove permet entre autre de faire des roulades en avant et de se protéger dans les airs tandis que le N-Groove vous permet de courir en permanence, se dégager après avoir bloqué une attaque ou encore se relever quasi immédiatement suite à une chute. Certains personnages peuvent devenir de vrais monstres avec le bon Groove.
Satoshi Ise revient composer la bande-originale du jeu mais abandonne le côté électro du premier pour une musique plus funky ou ambiante dépendant des niveaux. Comme pour Marvel vs Capcom 2, ce changement pourra diviser mais elle semble s’être attirée les faveurs des joueurs. À noter qu »à l’occasion de cette compilation, Capcom donne la possibilité de jouer avec une bande-originale complètement remixée et de nouveaux effets sonores. Là aussi, ce ne sera pas au goût de tout le monde, surtout ceux qui ont passé presque un quart de siècle aux côtés du jeu.
Pour les graphismes, on reprend les mêmes que le jeu précédent et on recommence. la plupart des nouveaux venus ont droit à une nouvelle palette de sprites et la plupart des niveaux sont principalement en 3D. Cela reste très joli, même 24 ans après.
Capcom vs SNK 2 est un indispensable pour quiconque aime les jeux de combat. Avec son roster bien fourni et ses six Grooves, il y a de quoi passer des journées à expérimenter et créer l’équipe ultime pour pouvoir terrasser ses amis lors de soirées dédiées !
![20250522153019_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522153019_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Vous pouvez entendre cette image.
Capcom Fighting Jam/Evolution
Disons-le tout-de-suite: c’est le pire jeu de cette compilation et son intégration me fascine. Capcom Fighting Jam est le jeu qui a convaincu Capcom d’arrêter de faire des jeux de combat jusqu’à Street Fighter IV. Pour la petite histoire, cela devait être à la base un jeu de combat en 3D appelé Capcom Fighting All-Stars et devait intégrer des personnages de divers jeux de combats et beat ’em all de la firme (dont Final Fight et Strider) ainsi que de nouveaux combattants créés spécifiquement pour l’occasion. Le jeu a été annulé suite à de mauvais retours pendant sa phase de test et c’est pour ça qu’on a subi Capcom Fighting Jam.
Alors qu’est-ce qui lui vaut sa mauvaise réputation ? Déjà, la partie graphisme donne la couleur. C’est laid comme pas permis, les sprites des personnages sont tirés de leur jeu d’origine, créant le même style de dissonance que l’on retrouvait dans les CVS et Marvel vs Capcom 2 (comme d’habitude, les sprites des personnages de DarkStalkers s’intègrent très mal au décor). Rappelons que le jeu est sorti fin 2004, soit en plein boom de Guilty Gear X2 et ses moults MàJ. Il est tout simplement inadmissible que le soit-disant « meilleur développeur de jeux d’arcade au monde » se fasse devancer par une société comme Arc System Works qui était très petite à l’époque. La bande-son est composée par Noriyuki Asakura (compositeur notamment sur les franchises Tenchu et Way of the Samurai) qui propose des musiques variées passant du jungle au rock ou encore au rap. C’est sympathique mais pas suffisamment mémorable.
Enfin parlons du gameplay. C’est LE point qui à fait fuir tout le monde car non-seulement les personnages sont tirés tels quels de leur jeu d’origine mais c’est aussi le cas pour leur façon de jouer. Donc Ryu et M.Bison/Vega se battent exactement comme ils le ferait dans Super Street Fighter II Turbo, Sakura et Rose comme dans le premier Street Fighter Alpha, etc… ce qui veut dire que certains personnages sont tout simplement plus avantagés que d’autres et cassent complètement l’intérêt du jeu. On ne saura probablement jamais qui a été responsable d’une telle décision mais la présence de Yoshinori Ono (producteur qui s’occupera de la partie jeux de combats de Capcom jusqu’à son départ de la société) et Keiji Inafune dans les crédits me met la puce à l’oreille.
Côté roster, Capcom Fighting Jam souffre du même problème que tous les crossovers VS de Capcom, à savoir trop de personnages Street Fighter. Nous avons bien des personnages de DarkStalkers et même de l’obscur Red Earth pour légèrement compenser mais ce n’est pas suffisant. On était en droit de s’attendre à voir d’autres personnages tirés de leur gargantuesque catalogue comme Resident Evil, Devil May Cry, Mega Man ou encore Ghosts n’ Goblins (oui, je l’ai dit). Reste alors Ingrid, seule rescapée du projet Capcom Fighting All-Stars que l’on retrouvera plus tard dans Street Fighter Alpha 3 MAX. On aurait aimé que le reste des personnages avortés suivent.
Enfin, en plus des illustrations des personnages faites par un des moults illustrateurs maison de Capcom, Shinkiro, mentionnons la présence du groupuscule UDON Entertainment, connu pour leurs adaptations en comics de franchises Capcom, qui est ici en charge des illustrations promotionnelles et des scènes de fin. Les illustrations sont jolies mais les fin en elles-mêmes ne racontent rien. UDON frappera à nouveau avec Super Street Fighter II Turbo HD Remix allant jusqu’à refaire les sprites des personnages.
Quand Capcom Fighting Jam est sorti, c’était l’ultime clou dans le cercueil pour Capcom qui était alors convaincu que le public ne voulait plus de leurs jeux de combat. Peut-être que sortir un projet à la va-vite avec une exécution plus que douteuse n’était pas la bonne solution pour maintenir le bateau à flot et convaincre les plus fidèles de rester. Si je ne remet en question son importance historique au sein de la société, son inclusion dans cette compilation fait tâche et j’aurai préféré voir Tech Romancer à la place.
![20250522154318_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522154318_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
C’est terriblement moche, surtout pour du Capcom en 2004.
Voilà pour ce qui est des jeux, enfin à la surface, car cette compilation n’est finalement constituée que de portages bête et méchant des version arcade de ces jeux. Vous avez bien un mode versus et entraînement mais d’autres fonctionnalités qui font la base de portages de jeux de combat comme un mode survie ou challenge (qui sont compris dans les versions consoles des titres figurants dans cette compilation) manquent à l’appel. Ce choix nous prive hélas des meilleures versions de la plupart des jeux figurant dans cette compilation. Donc pas d’éditeur de couleurs et d’EX-Grooves pour Capcom vs SNK 2, pas de mode Jeu de société pour Rival Schools 2, pas de mode Aventure pour Power Stone 2, toujours pas de portage de Street Fighter Alpha 3 MAX… Dur de croire que l’éditeur était incapable de proposer le choix de pouvoir jouer à la version arcade ou console de leurs jeux sur des consoles comme la PlayStation 5 ou la XBox Series X (alors que c’était entièrement faisable pour des jeux comme Rival Schools… sur PlayStation). Les possesseurs des versions Dreamcast et PlayStation 2 de ces jeux ne trouveront donc pas leur compte ici.
Il reste alors la galerie où vous pourrez voir toutes les illustrations des jeux en HD ainsi que des documents de game design assez fournis pour certains. Cela restera le plus gros intérêt pour ceux qui possèdent déjà les versions console des jeux précédents. vous pourrez aussi écouter les BO des jeux ainsi que des remix faits exclusivement pour cette compilation.
![20250522135607_1-1024x576 [TEST PC] CAPCOM FIGHTING COLLECTION 2](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/20250522135607_1.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Document pour l’un des super combos de Yamazaki dans Capcom vs SNK
Enfin, une décision qui fera grincer des dents une certaine catégorie de joueurs, une illustration de personnage pour Capcom vs SNK 2 a été censurée dans la galerie et toute référence au manga JoJo’s Bizarre Adventure a été retirée dans le jeu Capcom Fighting Evolution/Capcom Fighting Jam. En dehors de ça, les jeux semblent à première vue identique à leur version originale.
Ne nous voilons pas la face: Capcom Fighting Collection 2 est surtout là pour préparer le terrain pour un éventuel Capcom vs SNK 3 (ou SNK vs Capcom 3, dépendant de qui va tirer en premier). On regrettera que Capcom n’ait pas proposé les ajouts des versions consoles, rendant cette compilation dispensable pour ceux possédant les versions antérieures. Les néophytes ou ceux qui n’en demandent pas beaucoup seront sûrement ravis de pouvoir enfin jouer à des jeux qui deviennent difficile à trouver même si le prix donné (40€ pour une compilation de jeux d’arcade moins fournie que son prédécesseur) peut être un frein.
Capcom Fighting Collection: Volume 2 est disponible depuis le 16 Mai 2025 sur Steam, consoles PlayStation et Xbox ainsi que sur Nintendo Switch.