The Necromancer’s tale est un RPG narratif vu du dessus centré sur la narration. Il vous met dans la peau d’un noblion italien qui revient dans son bled natal près de Venise pour les funérailles de son père. Son décès ne semble pas faire de mystère, votre paternel n’avait pas un don extraordinaire pour les affaires et avait sombré dans l’alcool, ce qui a causé son décès. Mais vous trouvez la version officielle très étrange… une simple bouteille à côté du corps. Un détail, mais un foie cuit au Whisky ? Que nenni ! On est en Italie. Il aurait dû être irrigué par le sang du Christ…
Venise, la petite Prague du Nord
![ss_9082f81ad39eaebaf9066404c5fb58eda1941c03.1920x1080 [Test PC] The Necromancer’s tale : Disco Carpatum](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/07/ss_9082f81ad39eaebaf9066404c5fb58eda1941c03.1920x1080.jpg?resize=1920%2C1080&ssl=1)
Vous voilà embarqué dans une drôle d’histoire dans une Italie très alternative.
Bon déjà, votre père est un vétéran d’une guerre contre un roi liche, une vraie liche, c’est-à-dire une espèce de mort-vivant sorcier.
Ensuite, cette Venise, ils ont dû se gourer avec Vienne en faisant leurs recherches. Y a rien qui va. La flore est celle de feuillus aux couleurs automnales, les paysages font très forêts bavaroises. L’architecture est clairement gothique, rien à voir avec les bâtiments méditerranéens et les églises italiennes ornées de fresques.
Globalement, c’est un choc lors du premier affichage. Le jeu a 20 ans de retard technique. Bien sûr, c’est parfois moins horrible, les intérieurs sont plus travaillés et regardables, mais ça reste très moyen au mieux. Vous avez le choix d’un filtre peinture pour les graphismes. Je n’arrive pas à dire si ça permet de cacher la misère, ou si ça rend le jeu encore plus dégueulasse. La beauté, c’est subjectif. La laideur aussi. Je vous laisse vous débrouiller avec ce que vous pensez de l’esthétique générico-gothique du jeu. Moi qui était plutôt hypé par un jeu mélangeant le côté sombre de la nécromancie avec le soleil de l’Italie pour un mélange étonnant, je suis déçu.
Enfin, mon Lorenzo s’est retrouvé comme un étranger au milieu des Friederich et autres Diderick. C’est pas Isaac Newton, le célèbre compositeur italien (ouep on aurait compris que Vivaldi qui était dans la place à ce moment-là passe faire un ptit coucou) mort en 1727, qui vient vous insulter pendant le jeu qui se passe en 1733 qui va renforcer la cohérence du tout.
Vous venez pour l’histoire. Pas pour l’Histoire.
Un RPG littéraire
![ss_ca587f156e6b486e076ca9fa927e56136b918cc6.1920x1080 [Test PC] The Necromancer’s tale : Disco Carpatum](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/07/ss_ca587f156e6b486e076ca9fa927e56136b918cc6.1920x1080.jpg?resize=1920%2C1080&ssl=1)
On sent l’inspiration Disco Elysiumesque à plein nez. Dans la présentation déjà, des textes courts, non entièrement doublés mais avec tout de même de quoi se faire une idée des intonations et des voix des personnages. C’est une leçon bien apprise. D’autant que : c’est bien écrit. Très bien écrit. En quelques phrases les personnages sont bien posés. Ils sont humains, riches, subtils et cohérents. Les liens se tissent vite. Les choix sont signifiants. Le RP est là. L’histoire intrigante, riche et originale (pour moi qui ne connais pas grand-chose aux questions post-mortem en tout cas).
Mais.
C’est un jeu horrifique. Et ça veut dire que c’est lent. Horriblement lent. Vous devez déchiffrer des manuels dans des langues obscurs, récolter des ingrédients plus ou moins farfelus (mais ce n’est jamais drôle au contraire du Maître suscité qui nous faisait ressentir une extraordinaire palette de sentiments). Votre progression vers des sorts plus complexes, plus destructeurs et plus … coûteux … se fait par sauts de puce. On a l’impression de bosser et de progresser comme un escargot sur cette voie impie. Tout ça pour l’ambiance, lourde, sombre et capable de créer un réel malaise dans cette quête obscure, baignant dans la philosophie dérangeante de la nécromancie. Je comprends, mais je n’adhère pas. The :Necromancer’s tale n’est pas pour tout le monde et je ne suis pas la cible.
Ouvrez la porte des enfers et lancez les hordes déferlantes de morts-vivants sur vos ennemis !
![ss_321b3504b2f85d4faa6e613588eac1b996b5420b.1920x1080 [Test PC] The Necromancer’s tale : Disco Carpatum](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/07/ss_321b3504b2f85d4faa6e613588eac1b996b5420b.1920x1080.jpg?resize=1920%2C1080&ssl=1)
Oui, vous pouvez invoquer des monstres, lancer des sorts de debuff et donner quelques coups de canifs par-ci par-là. Mais l’option auto-resolve démontre l’importance des combats. Un squelette boiteux par ici, un sort de ralentissement par-là et on essaie de résoudre le puzzle morbide qui permet de se débarrasser d’une menace tout aussi anecdotique que la vôtre.
Ça vaut le coup, cette sensation de travailler après le boulot pour ça… Évidemment, certains auront le goût de l’émerveillement et de l’effort en bouche. Heureux de voir un jeu où lancer le moindre petit sort demande de gros efforts et jubileront en voyant leur premier squelette faire ses premiers pas de bébé sans perdre un tibia. Pour moi, c’était plus « tout ça pour ça ».
En conclusion
![ss_7732d369bf51be2386d67c1416faadb3f041dc30.1920x1080 [Test PC] The Necromancer’s tale : Disco Carpatum](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/07/ss_7732d369bf51be2386d67c1416faadb3f041dc30.1920x1080.jpg?resize=1920%2C1080&ssl=1)
Comme déjà dit, je ne suis pas la cible. Le rythme est trop lent et le gameplay m’a un peu donner la sensation de bosser. Mais je ne vais pas vous conseiller de fuir. Déjà parce que le rythme s’accélère, tardivement à mon goût, mais si vous supportez le syndrome du « ça devient bien après x heures », vous serez bien plus tolérant que moi au départ mollasson.
C’est très bien écrit (uniquement en anglais par contre), c’est un vrai bon RPG indé, avec une narration réussie, une histoire intéressante, des vrais choix, des personnages qui ont du corps… Et ça un côté « réaliste ». On imagine que les vieux grimoires auraient très bien pu contenir ce genre de recettes de cuisine douteuses avec des sorts dont l’effet est plutôt psychologique/nocebo et non pyrotechnique.
Mais je me suis posé souvent la question : est-ce que ça n’aurait pas été mieux d’en faire un bouquin ou un visual novel, voire un jeu textuel en mode livre dont vous êtes le héros ?
J’aurais préféré laisser mon imagination faire le travail au cours des nombreux allez-retours de cette ville à côté de la plaque à cause des assets inadaptés de store Unity, pour récolter des babioles d’un coup de paragraphe plutôt qu’au prix d’une longue marche (encore que, le voyage rapide est disponible tout de suite), pour concocter des recettes de cuisines peu ragoûtantes en trois lignes plutôt qu’en animations non passables, dans tous les sens du terme, et résoudre des combats mous comme un zombie trop mûr d’un coup de dé plutôt qu’en une série de sorts métapsychique aux manifestations externes bien mornes…
Si vous êtes tenté et que vous ne vous reconnaissez pas dans mon profil de joueur: foncez. Ce jeu aura une fan base qui criera au jeu culte, non sans raison. Pour les autres : préférez un bon livre.